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Mythologies Celtiques

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Mythologies Celtiques Empty Mythologies Celtiques

Message par Necrowarrior Sam 22 Mai 2004 - 21:18

une synthèse bien intéressante qui en plus a le mérite de ne pas être trop hermétque.

trouvé sur: http://membres.multimania.fr/balderbombadil/rpg-mania/mythologies/celtique.htm






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I. Préambule

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II. La Mythologie Gauloise

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III. La Mythologie Irlandaise

A. Le cycle mythologique :

* Les Tuatha Dé Danann

a) La Tribu

b) Leur bataille contre les FirBolg et les Fomoiré

B. Le cycle d'Ulster :

1- La Razzia des vaches de Cooley

a) La malédiction de Macha

b) Les tourments de Deirdre

c) La Razzia des vaches de Cooley

2- La vie de Cuchulainn

C. Le Cycle de Finn

a) Finn et le saumon de la Connaissance

b) Diarmaid et Grainne

c) La fin des Fianna

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IV. La Mythologie Galloise







I. Préambule :



Nous connaissons infiniment moins bien la mythologie de nos ancêtres les Celtes que celle des Babyloniens, des Egyptiens, des Grecs, des Romains, pour l'unique raison que toute leur littérature était orale. Bien sûr, ils n'ignoraient pas l'écriture, mais les druides interdisaient d'y avoir recours pour la transmission de quelque enseignement religieux, historiqe ou scientifique que ce soit. Ils tenaient à ce que le savoir résidât en l'homme. Ils estimaient que toute connaissance devait être conservée dans l'esprit. Ainsi tout l'enseignement druidique était-il mis en poèmes et les étudiants devaient apprendre par coeur des dizaines de milliers de vers...

Mais la tradition orale a été interrompue par la christianisation et la plus grande partie du patrimoine littéraire de nos ancêtres est irrémédiablement perdue. Toutefois, quelques récits mythologiques ont continué à être racontés et une partie a été mise par écrit, au haut Moyen Age, par les moines Irlandais et Gallois qui avaient le souci de conserver pour la postérité le patrimoine de leur peuple.

Il existe aussi d'autres récits qui ont survécu sous forme de contes et de légendes populaires. Mais ces derniers nous sont parvenus très altérés à cause des remaniements qu'ils ont connus au cours des siècles.

En Bretagne, il reste quelques manuscrits rédigés dans les monastères et qui ont été épargné par les différents pillages successifs. Donc les croyances populaires, les contes et légendes et les traditions folkloriques ont été les principaux modes de transmission des thèmes mythiques de l'ancienne Celtie.

On pourrait ajouter en tant qu'autre source d'information, les textes de plusieurs écrivains grecs et latins. Mais ils ont brossé un tableau superficiel de ce qu'était la religion des Celtes.

Par contre, il reste de nombreuses oeuvres d'art gauloises qui figurent des scènes de la mythologie. Ces iconographie que l'on retrouve dans la décoration de vases, de pièces de monnaies ou de monuments permettent, en rapprochant tous ces éléments épars, de se faire une idée plus précise de la mythologie celtique.







II. La Mythologie Gauloise



* Lug : (// Mercure)

Cette figure divine a pris la première place dans l'adoration des foules. C'est le dieu de toute lumière, dont le nom même se rattache à la racine indo-européenne signifiant "lumineux, brillant". Il est expert dans tous les métiers, c'est pourquoi les Irlandais le surnomment "Samildanach", ce qui signifie "le Polytechnicien".

L'attribut principal de Lug est une lance avec laquelle il excèle, c'est pourquoi il est surnommé en Irlande "Lamfada", "Lug-à-la-longue-main". D'ailleurs on retrouve cet aspect de Lug au Pays de Galles où il est appellé "Lleu Llaw Gyffes", ce qui se traduit par "Lleu-à-la-main-prompte".

En dehors de sa lance, Lug se sert également d'une fronde, objet qui lui servira grandement dans la seconde bataille de Mag Tured...



Bien que Lugus ait été un dieu solaire, les romains l'identifièrent non pas à Apollon leur dieu de lumière mais à Mercure, en raison de son aspect de maître des arts et des techniques. D'ailleurs César a écrit :

" Ils (les Gaulois) honorent Mercure comme le plus grand dieu. […] Ils le considèrent comme l'inventeur de tous les arts, le guide sur les routes et dans les voyages. Ils lui attribuent le pouvoir suprême dans les questions d'argent et de commerce."



Le culte fervent dont Lug était l'objet à travers toute la Celtie l'a fait choisir comme divin patron de nombreuses villes, à commencer par Lugdunum (la forteresse de Lug), aujourd'hui Lyon. L'animal consacré à Lug était le corbeau, incarnation dans le bestiaire celtique de l'esprit guerrier. La légende rapporte que Lugdunum fut fondée sur l'emplacement désigné par un vol de corbeaux.



Enfin pour être complet, la fête de Lug, " Lugnasad " ou assemblée de Lug, se célébrait le 1er août. C'était une fête de la moisson et à cette occasion se déroulaient de grandes compétitions sportives dont on prétendaient qu'elles avaient été instituées par Lug lui-même. En Gaule, la fête de Lug avait une telle importance que l'emperueur romain Auguste n'a pas résisté à l'envie de s'en approprié le bénéfice. Il a décidé que sa propre fête serait célébrée le jour de l'assemblée de Lug. C'est ainsi que le mois ouvert par les cérémonies en l'honneur du dieu celtique a pris le nom d"augustus", dont nous avons fait "août".

A noter que cette fête a persisté après la christianisation de l'Irlande par Patrick au V siècle.





* Ogmios / Omga (// Mars ;
Heraklès)

Après Lug, c'est Ogmios qui est le plus représenté. D'ailleurs le philosophe grec Lucien rapporte la description de ce dieu gaulois dans ces récits. Il le décrit comme un vieillard chauve vêtu d'une peau de lion, armé d'une massue et traînant derrière lui des hommes attachés aux oreilles et reliés à sa langue. Aussitôt il le compare à leur dieu de l'éloquence Héraclès mais il ne comprend pas pourquoi les gaulois le représentent comme un vieil homme. Ce qu'il n'a pas saisit c'est que, pour les gaulois, l'éloquence arrive à sa maturité dans le troisième âge seulement et que les vieillards s'expriment avec plus de sagesse que les jeunes. De plus, si Ogmios a la langue perforée et tire des hommes enchaînés par les oreilles, cela signifie que l'on conduit les hommes par la persuasion, donc par la parole qui sort de la bouche et qui est perçue par l'oreille. La chaîne est le lien qui lie les auditeurs à celui qui parle.



En Irlande, ce dieu est appelé Ogma. On le retrouve sous deux aspects : le dieu champion dans le livre des Invasions où il est le champion des Tuatha Dé Danann utilisant ses pouvoirs magico-guerriers contre les Fomoiré ;
mais on le trouve aussi en tant que Dieu magicien grâce à sa maîtrise magique de son verbe et de son écriture.



Enfin l'Irlande attribue à Ogma l'invention de l'écriture que sont les Ogham (premier système d'écriture utilisé en Irlande). Ce système alphabétique propre aux Gaëls était réservé à l'usage religieux et consistait en des séries de traits transversaux, horizontaux ou obliques gravés de part et d'autre de l'arête d'un morceau de bois ou de pierre.





* Sucellos [= le Dieu au maillet]

Sucellos était le Dieu souverain dont les attributs sont :

- le chaudron d'abondance "dont nul ne s'éloigne sans avoir été rassasié" : c'est aussi un chaudron de résurrection car les guerriers morts qui y sont plongés en ressortent vivants.

- et le maillet qui à la propriété de tuer les ennemis par une extrémité et de ressusciter les morts par l'autre.

En Irlande, Sucellos est assimilé au Dagda soit le "Bon Dieu". En réalité, il s'appelle Eochaid Ollathair c'est à dire le "Père de tous".

Pour Jules César, Sucellos représentait le "DisPater", soit "Dieu-Père" et qu'il désignait comme le père de la nation gauloise.





* Les trois dieux guerriers :

Le poète latin, Lucain dans son poème épique "De Bello Civili" cite trois dieux gaulois qu'il assimile à leur dieu guerrier Jupiter :

- Teutates = dieu de la tribu, père du peuple

- Taranis = dieu du tonnerre et du ciel dont les attributs étaient la roue cosmique de nature solaire parce que : l'éclair est un " fragment de feu solaire qui se détache pour fendre le ciel ".

En Breton, le mot " taran " signifie tonnerre.

- Esus = dieu destructeur " qui inspire les combats et fait rage dans les batailles " Julian

Il est fréquemment représenté en compagnie d'un taureau et de trois grues





* Nuada [= le roi des dieux]

Dans le récit de la bataille de Mag Tured (voir plus bas), le roi des Tuatha Dé Danann est appellé "Nuada à-la-main-d'argent". Ce nom correspond à celui du dieu breton "Nodons". En Gallois, il est devenu "Nudd".

Ce dieu incarnait la fonction guerrière. Mais Nuada ne combat pas, car seule sa présence au combat garantit l'issue favorable d'une bataille. Par contre son arme, le glaive de lumière, symbolise cete fonction guerrière.





* Belenos (// Apollon)

Dans l'interpretario romana Belenos est assimilé à Apollon, ce qui lui attribue les traits d'un dieu jeune et beau. En somme, c'est le dieu solaire guérisseur. En Irlande, il est appellé Bile ou Oengus, le Mac-Oc (le jeune Dieu), alors qu'au Pays de Galles on le surnomme Beli ou Maponos qui donna Mabon (voir les récits gallois).



La fête de Belenos (Beltaine ou Beltene) était célébrée le premier mai et inaugurait la moitié "claire de l'année". Elle marquait ainsi la victoire de la lumière à l'approche de l'été, de la croissance du jour sur l'obscurité hivernale, la vie renaissante de la Nature triomphant de la mort et du froid. Ce culte consistait en rites sacrés autour de grands feux de joie. Les Druides faisaient passer le bétail à travers la fumée afin de protéger le cheptel et de le prémunir contre toute maladie. Cette célébration a persisté sous le nom de feux de la seant Jean qui se fête maintenant au solstice d'été (le 24 Juin)





* Cernunnos :

Les principaux monuments où il figure (à Reims, Paris [piliers des Nautes] et Gunderstrüp [musée de Copenhagen]) le représentent assis en tailleur la tête ornée de ramures de cerf. On l'assimile à un roi des animaux puisqu'il est tantôt représenté en compagnie d'un cerf, d'un serpent à tête de bélier, d'un rat ou d'un bovidé. Il symbolise ainsi la fécondité et la prospérité. Mais certains érudits le voient en dieu du renouvellement saisonnier de la nature, ceci appuyé par le fait qu'il perde ses bois de cerf en fin d'hiver et qu'il les retrouve à la belle saison.





* Les déesses mères :

Le dieu-père avait pour compagne une Déesse-mère. De cette mère commune, terre génératrice naissent les animaux, les plantes. Elle est également la gardienne de séjour des morts.

La déesse-Mère des Celtes portait chez les Bretons le nom de Rigantona (ou Rhiannon ou encore Rosmerta en Gallois) ce qui signifie "la grande reine". C'était une "déesse jument", soit une déesse conductrice des âmes vers l'Autre Monde. Son royaume était le royaume des morts. Sa figure était identique chez les Gaulois qui la nommaient Epona (= la grande jument). Elle était représentée sous l'aspect d'une cavalière montant en amazone une jument souvent suivie de son poualain

Par contre, en Irlande, la Déesse-Mère n'avait pas ce caractère de déesse-jument. Pour eux, elle était "Dana", la mère des dieux. Donc tous les dieux irlandais sont ses fils puisque les Thuata Dé Danann ne sont autres que les "tribus des fils de Dana". Elles met ainsi en évidence son caractère de déesse de fertilité.

Cette grande reine qui est l'incarnation de la maternité est en même temps la triple Brigit (ou Brigantia). D'autres Déesses de la Fécondité qui nous sont connus comme Boand, Eithné, Etaine ne sont que des aspects de cette divine Brigit.

La fête de Brigit (Imbolc) était célébrée le premier février [comme la fête chrétienne de sainte Brigitte]. C'était l'occasion de commémorer la lactation des brebis et la venue du printemps.



Enfin on peut citer comme autres déesses :

- Belisima qui présidait à l'artisanat, aux beaux-arts et aux activités féminines. Les romains l'assimilaient à Minerve, déesse de la Sagesse et des Artisans.

- Macha, Bobd et Morrígan étaient des déesses de la guerre.





Voilà pour les principaux Dieux et Déesses celtiques. Maintenant, je vais aborder plus particulièrement les mythes irlandais et Gallois.







III. Littérature Irlandaise médiévale :



Les mythes Irlandais furent recueillis vers le VIIIème siècle, probablement sur écorce, dans une écriture gaélique, l'ogham, constituée de différents types de traits. Les seuls exemples de cette écriture sont consignés sur des monuments de pierre. L'ensemble de ces récits mythologiques est constitué de 4 cycles, réunis artificiellement et compilés au XIIème siècle par des scribes chrétiens. L'organisation de ces textes en cycles est pratique mais artificielle. Si, à l'origine, les mythes étaient regroupés, ils devaient l'être par thèmes : les naissances, les morts, les razzias, les deuils. Les moines ont tranformé le matériau oral original en un genre littéraire destiné à être lu devant des auditoires royaux et de haut rang.



1- le cycle mythologique dont le texte fondamental est la " bataille de Mag Tured ".

2- le cycle d'Ulster comprenant la " Razzia des vaches de Cooley ".

3- le cycle de Finn.

4- le cycle des rois (regroupé bien souvent dans le cycle mythologique).



A- Le cycle mythologique :

Il comprend le " Lebor Gabala " ou livre des invasions et les " Dindshenchas " ou histoire des lieux (et des rois). Les deux datent du XIIème siècle mais le livre des invasions est une compilation d'anciens récits établis par des moines érudits qui constituaient une histoire de l'Irlande aux VI et VIIème siècle ap JC. Il décri les étapes de la fondation du pays et la colonisation selon des données mythologiques. L'essentiel du récit traite de la première bataille des Tuatha De Danann (tribu de la déesse Dana), la race divine de l'Irlande, contre les FirBolgs et les Fomoiré.

Mais si l'on se réfère à l'énumération des invasions, 5 races auraient occupé successivement l'Irlande :

- Les Partholon (" venus par la mer ")

- Nemed (" sacré ")

- Fir Bolg (" peuple de Bolg ")

- Tuatha Dé Danann (" peuple de la Déesse Dana ")

suivis enfin au VIIIème siècle par les Gaëls (ou Goidels) qui constituent les ancêtres guerriers des Irlandais actuels.



* Les Tuatha De Danann :

Les Tuatha Dé Danann passent pour être venus des " îles au Nord du monde " soit par bateau, soit sur un nuage magique, car ce sont des magiciens d'origine divine, descendants de la déesse Dana. Ils apportaient avec eux en Irlande 4 talismans provenant de 4 cités de leur pays mythique :

- De Falias, ils rapportèrent la "pierre de Fal" qui désignait par un cri l'élu à la souveraineté

- de Gorias, ils rapportèrent "l'épée de Nuada" qui inflige des blessures mortelles

- de Finias, ils rapportèrent "la lance de Lug" qui garantissait la victoire

- de Murias, ils rapportèrent "le chaudron du Dagda" (cf Sucellos) qui prodigue abondance à tous ceusx qui l'approchent.

En outre les Tuatha Dé Danann avaient divisé l'île en province : Leinster, Ullster, Munster, Connaught et Meath.



a) La tribu :

- Dagda , le dieu Père (le Bon Dieu)

- Les 3 dieux artisans : Goibniu (dieu forgeron) Luchta (dieu ferronier) Creidne (dieu bronzier)

- DianCecht (dieu de la médecine).

Il ressuscitait les morts en psalmodiant des incantations au-dessus d'un puits dans lequel on plongeait les guerriers morts au combat.

- Morrigan (déesse de la guerre) en compagnie de Macha et de Nemain.

- Manannan (dieu de la mer). Egalement magicien, il aidait les Tuatha Dé Danann dans leurs batailles, en leur fournissant un bateau qui obéissait aux pensées de celui qui le manoeuvrait, un cheval qui se déplaçait aussi bien sur mer que sur terre, et une épée, Fragarach, capable de transpercer n'importe quelle armure.



b) Leur bataille contre les FirBolgs et les Fomoiré :

Au début les Tuatha De Danann établirent des relations amicales avec les FirBolgs et ils effectuèrent même des échange d'armes protocolaires. Les Dannans exigèrent alors un artage pacifique de l'Irlande. Les FirBolgs refusèrent et les deux peuples se battirent dans la plaine de Mag Tured (ou Moyturra), dans l'actuel comté de Sligo.

Le roi des Tuatha Dé Danann, Nuada y perdit une armée entière mais les FirBolgs furent tués. Les Dananns prirent Tara, la capitale des FirBolgs. La voie était désormais libre pour un conflit ouvert entre les Tuatha De Danann et la seule race qui se dressait encore sur leur route ;
les Fomoiriens (déesse de l'en-dessous). Cette race est caractérisée par son extrême méchanceté et leur difformité physique : ils étaient décrits comme manchots, culs-de-jatte, borgnes ou pourvus de têtes d'animaux. Malfaisants, les Fomoriens n'en étaient pas moins d'excellents fermiers. En revanche, les Tuatha De Danann, qui étaient de bons artisans, n'entendaient rien à l'agriculture. Ils empruntèrent donc la technique des Fomoriens afin de civiliser l'Irlande.

Pour calmer les ardeurs, les deux races ennemies s'allièrent par mariage. Ainsi, la fille du Dagda, Brigit épouse Bres un Fomoirien ;
tandis que la fille de Balor (roi des Fomoiré), Eithné, épouse le fils de Diancecht (médecin des Tuatha), Cian.

Toutefois au cours de cette première bataille, le roi Nuada avait perdu son bras droit. Il dut renoncer par conséquent au pouvoir, car la mutilation d'un membre disqualifiait les souverains insulaires. Ecarté du pouvoir, il nomma un remplaçant pour assumer l'interrègne : son choix se porta sur Bres. Malheureusement son règne fut un désastre. A cause de lui, l'Irlande devint aride et croula sous les impôts. Toutefois, tout n'était pas perdu puisque un barde, Coirbre, fils d'Ogme, fustigea Bres dans un poème des plus satirique. Or des vers satiriques avaient des pouvoirs magiques qui s'apparentaient à des incantations . Bientôt, Bres fut couvert de pustules et comme son prédécesseur il fut contraint d'abdiquer, car il présentait une tare physique.

Bres se sentant manipulé se rendit auprès de Balor "mauvais Œil", rois des Fomoriens pour prendre sa revanche. "Mauvais oeil" était son surnom car il avait au milieu du front un œil énorme qui détruisait tout ce qu'il regardait. Pour éviter des destructions intempestives, il gardait donc l'œil fermé.

L'heure d'une nouvelle guerre avait sonné. Les préparatifs durèrent 7 ans. Ce laps de temps permit à un jeune héros de grandir et de se révéler lors de la seconde bataille de Mag Tured : ce fut Lug. En, effet un druide avait prédit que Balor serait tué par son propre petit fils. Mais comme il gardait son unique fille prisonnière, il ne risquait rien. Jusqu'au jour où, par la magie de Cian, celle-ci fut enceinte de triplés. Balor ordonna de noyer les nouveaux-nés, mais l'un d'eux survécut, Lug, et fut récupéré puis élevé par un membre des Dananns.

Entre temps, Nuada était redevenu roi, car Diancecht, puis son fils Miach lui avaient confectionnés un bras articulé en argent pour remplacer celui qu'il avait perdu au combat. Il fut dès lors surnommé, Nuada Aigeadlamh (Nuada-au-bras-d'argent). C'est alors que Lug se présenta devant la porte du château du roi et sollicita une audience. Le portier lui demande en quelle qualité il peut prétendre à être admis parmi les dieux. Il se déclare tour à tour charpentier, forgeron, soldat, harpiste, poète, sorcier, médecin, aubergiste, bronzier, sans succès, car toutes ces professions sont déjà représentées au palais par les dieux qui y sont rassemblés. Lug, alors, proclame qu'il détient, à lui tout seul toutes ces comptétences. Admis au château, le roi Nuada le défie aux échecs et Lug gagne la partie. Nuada lui cède alors symboliquement la plce d'honneur à sa cour et le déclare "Samildanach", c'est à dire polytechnicien. Dès lors, Lug devient le commandant de l'armée des Tuatha.





Les deux armées se font face et Lug tient un conseil de guerre. Après s'être assuré de chaque dieu aura un rôle à jouer, la bataille s'engage et des combats ont lieu tous les jours à Mag Tured, lieu de la défaite des Firbolgs auparavant.

Le dernier jour de combat fut terrible et meurtrier. L'œil de Balor sema la mort parmi les Dananns, tuant Nuada et nombre de ses compagnons. Un épieu lancé par la femme de Balor blessa gravement Dagda. En plein carnage, Baloir défia Lug. " Ouvrez mon œil " hurla le fomorien à l'adresse de ses hommes. Au moment où la paupière du Fomorien se soulevait, Lug y projeta une pierre avec une telle force que l'œil traversa la tête de Balor et ressortit de l'autre côté dévastant ainsi ses propres troupes. Les Fomoiriens survivants furent repoussés vers la mer et Lug fut intronisé et le pays redevint prospère. Les Tuatha De danann régnèrent jusqu'à l'arrivée de la cinquième et dernière race d'envahisseurs, les fils de Mil ou Goidels (ou encore Gaëls), nommés ainsi d'après leur chef légendaire Mil Espaine. Les Milésiens étaient venus pour deux raisons : la première pour venger la mort d'Ith, grand-père de Mil qui était venu en Irlande avec tout son équipage. La seconde était que les druides leur avait dit de la faire : l'Irlande était leur terre promise. Mil, chef d'expédition mourut en chemin, laissant seuls sa femme et ses 8 fils dont le plus connus, le druide Amairgen.

La terre où ils débarquèrent était, à cette époque, gouvernée par les trois petits-fils de dagda et leur épouses Banba, Fotla et Eriu, toutes trois déesses de suzeraineté. Les trois familles régnantes débattaient du partage du pays lorsque les Milésiens se présentèrent à l'embouchure de la Boyne et ordonnèrent aux Dannans de leur livrer l'île.

Après une bataille fatale aux trois rois, un compromis fut conclu : les Milésiens régneraient sur la partie visible du monde, tandis que les Tuatha De Danann régneraient sur l'Autre-Monde, partie invisible situé en dessous de la terre. Les Dananns ont donc du se réfugier dans les entrailles de la terre. Ils ont fixé leur demeures dans les dolmens et les tumulus, sous les collines et dans les palais de verre au fond des lacs et des océans.

L'ensemble des ces habitats constituent l'Autre Monde, le monde merveilleurx du bonheur et de la paix que les Irlandais appellent le "Sid". Mais l'Autre Monde est également situé de l'aute côté de l'océan où il n'y a ni souffrance ni mal, où tout est beau et pur. Elle porte dans la tradition gaélique, les noms de "Tir Nan-Og" (la terre des jeunes), "Tir na m-Beo (la terre des vivants), "Madg Meld" (la plaine de la joie), "Trir Tairngire" (la terre du bonheur), "Mag Mor" (la grande plaine), "Tirr Aill" (l'autre monde) ou enfin "Tir na ù-Ban" (la terre des femmes).

L'Irlande fut ainsi laissée aux mains des Milésiens et de leur descendants, les Gaëls.





B. Le cycle d'Ulster :

C'est une série de récits en prose relatant les activités des Ulaid (ou hommes d'Ulster) et en particulier leur conflit avec la province voisine du Connaught. Le cycle comprend de nombreux textes mais l'essentiel s'organise autour d'un récit central, la Tain Bo Cualngé (ou Razzia des vaches de Cooley) dans lequel la tentative de vol du taureau merveilleurx d'Ulster est contrecarré par le héros Cuchulainn (prononcez Cou-hou-linn).



1- La Razzia des vaches de Cooley :

L'histoire débute à l'époque de Fergus Mac Roich, mythique roi d'Ulster. Ce dernier convoitait Nessa, la veuve de son frère Fachtna. Elle se soumit à condition que son fils Conchobar soit roi d'Irlande pendant une année. Fergus accepta mais Conchobar devint si populaire qu'au bout de l'année, le peule refusa son retour.

Sous le règne de Conchobar, l'Ulster fut une province puissante comprenant une troupe d'élite, "les chevaliers de la Branche Rouge", et une brigade spécialement entraînée d'enfants guerriers. A la tête des troupes se trouvaient Fergus et deux autres héros, Conall Cernach et Cuchulainn. Ces deux derniers étant les petits-fils du druide Cathbad, premier conseiller du roi.

Malgré cela, l'Ulster fut vaincu par une malédicition que Conchobar lui-même ne put contrecarrer.



a) La malédiciton de Macha :

Macha, reine d'origine divine qui avait jadis épousé Nemed, l'un des premiers envahisseurs de l'Irlande, prit apparende humaine pour épouser Crunnchû, un homme d'Ulster, et fut enceinte de jumeaux. Peu avant leur naissance, son mari se vanta un jour, de ce que Macha pouvait battre à la course le plus rapide des chevaux du roi. Cochonbar la convoqua aussitôt à sa cour, ignorant ses prières de reporter la course après l'accouchement. Macha courut donc contre les chevaux et les battit mais, en franchissant la ligne d'arrivée, elle mourut et donna naissance aux jumeaux. Cet événement a donné sn nom à la capitale de Cuchulainn, Emain Macha ("les jumeaux de Macha"), actuellement Fort Navan.

Dans un dernier soupir, Macha maudit les hommes d'Ulster : pendant neuf générations, chaque fois que leur royaume serait menacé, ils souffriraient pendant cinq jours des douleurs de l'enfantement. Seuls les femmes ou les enfants seraient épargnés ainsi que Cuchulainn, car d'essence divine.



Cochonbar était sans doute fort capable mais il savait aussi se comporter de manière détestable. Ce regrettable trait de caractère devait amener de graves divisions dans le royaume. Le point de rupture se produisit lorsque la belle Deirdre s'enfuit avec un autre homme.



b) Les tourments de Deirdre :

Deirdre était la fille de Fedlimid, maître-conteur à la cour de Cochonbar. Le duirde Cathbad prédit qu'elle serait la plus belle femme de toute l'Irlande mais qu'elle causerait le mort de nombreux guerriers d'Ulster. Les guerriers, prudents, voulurent la tuer mais Conchobar, qui avait l'intention de l'épouser, la mit à l'abri avec une seule suivante pour la servir.

Un jour d'hiver, alors qu'elle était en âge de se marier, Deirdre vit un corbeau boire le sang d'un veau abattu. "J'aimerais tant épouser un homme aux cheveux de corbeau, aux joues de sang et à la peau de neige", dit-elle. "Cet homme existe, lui dit sa dame de compagnie, c'est Naoise, fils d'Usna.

Deirdre partit rejoindre Naoise et ses frères et ils s'enfuirent en Ecosse. Le bruit courut jusqu'en Ulster. Furieux, Conchobar fit une offre de paix aux fils d'Usna. Ils acceptèrent de revenir si Fergus les accompagnait comme garant de leur sécurité. Conchobar accepta mais trouva un prétexte pour éloigner Fergus, si bien que Deidre, Naoise et ses frères se présentèrent seuls à Emain Macha. Conchobar ordonna aussitôt de tuer tout le monde sauf Deirdre.

Lorsque Fergus apprit la trahison, il se mit au service de la reine du Connaught, Medb. Deirdre vécut pendant un an avec Conchobar, mais sa douleur était si grande qu'elle se jeta d'un char au galop et se fracassa le crâne sur un rocher. Ses tourments étaient terminés. Comme le druide Cathbad l'avait prophétisé, ceux de l'Irlande n'allaient pas tarder à commencer.



c) la Razzia des vaches de Cooley :

Voici comment débuta le conflit entre le royaume de Conchobar, l'Ulster et la reine du Connaught, Medb (ou Maeve).

Tout commença sur l'oreiller par une querelle entre Ailill, roi du Connaught et son épouse, Medb à propos de leurs fortunes respectives. Afin de trancher, il est question de se livrer à la comparaison de leurs biens. Ils se révèlent égaux, à l'exception d'un taureau, Findbennach, le Taureau aux cornes blanches, que possède Ailill. Furieuse de cette différence, Medb décide d'envoyer son messager Mac Roth parcourir son territoire à la recherche d'une créature aussi magnifique. C'est alors qu'elle entend parler du grand taureau brun sombre d'Ulster. Elle demande à Dare MacFiachnu, propriétaire de l'animal, de lui prêter sa bête durant une année, en contrepartie d'une grande récompense. Les négociations allaient bon train et Mac Roth était sur le point d'aboutir lorsqu'un de ses serviteurs, à moitié ivre, déclara que si Dare ne consentait pas à prêter ledit taureau, les habitants du Connaught pourraient bien s'en emparer par la force ! l'intendant s'en fut rapporter cette facheuse réflexion à son maître qui se vexa et refusa de prêter le taureau en question.

Décidée à voler le taureau Brun, Medb envoya des espions et leur rapport la remplit de joie : tous les guerriers d'Ulster, à part un, étaient atteints d'une affection mystérieuse (la malédiction de Macha). Ils ne leur opposeraient donc aucune résistance. Lorsque les hommes du Connaught atteignirent la frontière d'Ulster, ils se heurtèrent à une barrière symbolique : Cuchulainn. Il n'était pas atteint par cete malédiction et parvint, grâce à ses exploits, à stopper l'armée Irlandaise en guerre contre l'Ulster.



Finalement, on trouva un compromis pour modérer à la fois le carnage de Cuchulainn et l'avance des troupes du Connaught : Cuchulainn promettait de ne pas attaquer, à condition d'être affronté chaque jour en combat singulier à un champion du Connaught. Pendant le combat, les troupes de Medb, conduites par Fergus, avaient le droit d'avancer. Mais dès qu'il prenait fin, elle devait ordonner la halte. Au début, de nombreux héros tentèrent leur chance mais chaque champion était rapidement défait et Maeve dut offrir des récompenses de plus en plus fortes: Troupeaux, propriétés, trésor royal, main de la fille de Maeve, tout y passa.

Mais aucun ne survécut pour en profiter. Medb finit par tromper Fergus et lui fit rencontrer Cuchulainn. Mais ils s'étaient jurés de ne jamais se combattre, alors Cuchulainn fit semblant de fuir, après que fergus lui ait promis qu'il le paierait un jour en retour.

Finalement, Medb envoya un grand champion, Natchrantal contre Cuchulainn. Le champion mourut comme tous ses prédécesseurs mais au moins fut-il capable d'opposer une résitance suffisamment longue pour permettre à Medb de lancer enfin un raid-éclair sur le Taureau de Cooley.

Les choses auraient pu en rester là mais Maeve continua à envoyer ses hommes contre Cuchulainn et parmi eux, Ferdia (ou Fer Baeth), un très grand champion. Jusqu'alors, Cuchulainn avait tué ses adversaires la conscience tranquille mais son nouvel adversaire était son meilleur ami. Il avait reçu la même formation militaire que Cuchulainn et était aussi doué que lui. La seule chose qui lui faisait défaut était l'arme secrète, unique au monde, qui appartenanti à Cuchulainn, le gae bulga, arme magique et fatale à tout coup, qui en pénétrant se victime lâchait de minuscules pointes acérées dans toutes les parties de son corps.

Durant trois jours, les deux héros combattirent à armes égales. le quatrième jour de combat, Cuchulainn fut saisi d'une crise de frénésie et tua Ferdia d'un trait de son terrifiant gae bulga. De son côté, Cuchulainn avait été sérieusement blessé et resta immobilisé plusieurs jours.

Pendant ce temps, les hommes d'Ulster s'étaient remis de la malédiction de Macha et s'étaient jetés dans la bataille, dans la plaine de Garach. Un temps, pourtant, on put croire que les homes du Connaught allaient remporter la victoire. des rangs entiers de guerriers tombaient comme la moisson sous l'épée de Fergus. Un moment, Conchobar fut à sa merci mais , à la supllique des enfants du roi, Fergus détourna son coup et décapita les sommets de trois collines avoisinantes.



Le bruit de la bataille parvint à Cuchulainn sur son lit de souffrance. En apprenant que Fergus était à son tour entré en frénésie, il se précipita dans la mêlée et exigea que Fergus lui rende sa faveur. Fergus tint sa promesse et se retira avec ses troupes. Medb se retrouva avec ses seules troupes. Dès lors, le sort de la bataille changea de camp et l'armée fut mise en déroute. Medb échappa à la mort parce que Cuchulainn jugea indigne de lui de la tuer.

Parallèlement, pendant ce terrible bain de sang, les deux taureaux s'affrontaient de leur côté pour savoir lequel était supérieur à l'autre. en arrivant au Connaught, le Taureau Brun de Colley défia le Taureau aux cornes Blanches. Ils combattirent tout le jour et toute la nuit, dans un duel colossal qui les entraîna à travers toute l'Irlande. Au matin, le Taureau Blanc était mort et son adversaire victorieux rentra en Ulster, éparpillant en chemin les restes de son ennemi. En atteignant l'Ulster, l'animal victorieux mais épuisé mourut en vomissant un flôt noirâtre. La reine Medb, face à son dramatqie échec, dut alors céder à l'évidence et cnclure une paix avec Conchobar, ce qui mit un terme définitif au conflit.



2- La vie de Cuchulainn :

Le dieu Lug avait engrossé Dechtiré pendant un rêve, alors qu'elle se trouvait avec le roi Conchobar et ses compagnons de chasse près de la rivière Boyne. Son fils fut nommé Sétanta mais de vint bientôt célèbre sous le sobriquet de Cuchulainn ("chien de Culann"). Tout jeune, il avait tué le chien de garde de Culann, le chef des forgerons de l'Ulster et avait du prendre sa place jusqu'à ce que ce dernier ait trouvé un autre chien de garde. Encore jeune garçon, il entra au service du roi d'Ulster. La guerrière scathach lui apprit le métier des armes et l'art des exploits héroïques en Alba (Ecosse). Elle lui enseigna de nombreuses prouesses, dont l'art de se tenir sur une lance en vol. Elle lui fit également cadeau d'une arme particulièrement redoutable, le gae bulga, qui avait la particularité de projeter d'innombrables fléchettes à l'intérieur du corps, tuant l'ennemi instantannément. Lorsqu'il perdait son sang-froid, Cuchulainn était saisi de frénésie guerrière, ses cheveux se dressaient sur la tête et son corps se révulsait complètement. il avait unn oeil protubérant et l'autre enfoncé dans le crâne. Son cri de guerre rendait les gens fous. Il collectionna les maîtresses mais revint toujours vers sa femme, Emer.

Cuchulainn apparaît dans de nombreux contes du cycle d'Ulster, mais plus particulièrement dans la Razzia des vaches de Cooley. Il mourut sept ans après cette razzia, à la suite d'un complot de Medb et de six sorciers, enfants de Calatin, un druide tué par Cuchulainn.

Le roi Cochonbar savait que le héros ne pourrait résister à un tel assaut de magie, aussi esseya-t-il de le protéger. Les sorciers créèrent une illusion qui fit croire à Cuchulainn que l'Ulster était envahi. se ruant à la rescousse, il fut atteint par une lance magique. Blessé à mort, il s'attacha à un rocher afin de faire front, dans l'honneur, face à ses ennemis. Pendant trois jours à l'agonie, nul n'osa l'approcher. Enfin, Badb, une déesse guerrière déguisée en corneille, se posa sur son épaule. Cuchulainn ne réagit pas et chacun sut que le pus grand héros d'Ulster n'était plus.







C- Le cycle de Finn :

Ce cycle est le plus récent (XIIème siècle) des récits mythologiques irlandais. Il a pour personnage central le héros Finn Mac Cumaill (ou Finn Mac Cool), chef des Fianna (ou Fenians), une compagnie de guerriers dont les membres font serment d'allégreance au roi d'Irlande.

Muirne, la mère de Finn ("Blanc"), descendait à la fois du roi des Tuatha Dé Danann, Nuadu, et de son ennemi, Balor-mauvais-oeil, chef des Fomoiré. Le père de Finn, Cumaill, était à la tête des Fianna. La mission des Fianna était de protéger l'Irlande contre les pillards et tous envahisseurs d'au-delà des mers.

Peu après la naissance de Finn, Cumaill fut tué par les fils de Morna qui convoitait son poste à la tête des Fianna. Pour protéger son fils, Muirne envoya Finn (qu'elle avait appelé Deimné pour ne pas qu'il soit découvert) dans la forêt de Slieve Bloom, dans l'actuel comté de Laios, et confia son éducation à deux nourrices dont l'une était druidesse. Sous leur férule, Finn reçut l'enseignement de base de tout héros irlandais, à savoir la course, le saut, la natation et la chasse. Une fois cet enseignement achevé, le jeune Finn quitta la forêt pour voler de ses propres ailes.



a) Finn et le saumon de la Connaissance :

Il avait sept ans lorsqu'il se rendit auprès du barde Finnegas pour que celui-ci lui enseigne la poésie. Il vivait sur les rives de la Boyne et essayait de pêcher un saumon doué de sagesse universelle (dans le tradition celte, le saumon sybolise la connaissance et la sagesse) depuis plus de sept ans. Mais un jour, peu de temps après l'arrivée de son élève, il prit enfin le saumon et demanda à son apprenti de le lui préparer. Il précisa à Finn qu'en aucun cas, il ne devait en manger car le premier à goûter le poisson bénéficierait de sa sagesse. Le garçon avait l'intention d'obéir, mais alors que le saumon cuisait, une boursouflure apparut sur la peau du poisson. Pour la faire dégonfler, Finn y mit le pouce, se brûla et suça aussitôt son doigt pour apaiser la douleur. Ce faisant, il venait de goûter la chair du saumon. Finn mangea le reste du saumon et reçut le don complet de prophétie. Lorsqu'il voulait l'utiliser, il lui suffisait de sucer son pouce.



Un jour, la veille de la fête de Samain (devenue aujourd'hui la célébration de la Toussaint, fête des morts ou communément appellée à tort Halloween), Finn se présenta devant le Grand Roi d'Irlande, Cormac mac Art, pour offrir ses services. La nuit de Samain, les Tuatha Dé Danann, maîtres d'antan, émergeaient de leur royaume de l'Autre Monde pour parcourir le pays. Chaque Samain, au cours de neuf années terribles, Tara avait été dévastée par un Danann du nom d'Aillen. Sortant de son tertre, il endormait la population avec sa harpe et son chalumeau magiques. Puis, quand tout dormait, il crachait le feu jusqu'à ce que Tara soit entièrement la proie des flammes. A l'approche de la fête, le grand Roi demanda si quelqu'un était capable de sauver sa capitale. Finn s'avança et promit de la protéger, en échange de quoi on devrait lui accorder ce qu'il voulait. Le roi accepta. Fiacha, ami intime de Cumhaill, donna à Finn une lance magique qui ne manquait jamais son but et qui, pressée contre son front, rendrait inopérante la musique d'Aillen.

Peu après le coucher du soleil, Aillen apparut, jouant de sa harpe et de son chalumeau. Les gardes de Tara tombèrent dans un profond sommeil. Finn pressa l'extrémité de sa lance sur son front et resta éveillé. Aux premières flammes crachées par Aillen, Finn les saisit dans son manteau et les rejeta sous terre. Aillen cracha de nouveau, et une fois de plus, les flammes furent rejetées sous la terre. Comprenant qu'il avait affaire à forte partie, il se précipita vers sa demeure souterraine mais, aussi vite qu'il pouvait courir, Finn ne se laissa pas distancer. Au moment précis où il atteignait la porte de son sid, Finn le transperça avec une telle violence que son coeur lui sortit par la bouche. Finn décapita Aillen et retourna à Tara où il planta la tête sur un poteau au pied duquel il déposa la harpe et le chalumeau. assis près de ces trophées, il attendit l'aube. Lorsque les habitants s'éveillèrent, ils acclamèrent son exploit.

Le grand Roi lié par son serment, accéda au souhait de Finn : le commandement des Fianna. Les Fianne constituent une étrange milice. Sous leur aspect de guerriers errants, ils sont en réalité des génies de la forêt. Ils ne sont pas liés à un territoire, mais ils sont partout chez eux dans toute l'étendue de la nature sauvage.

Finn prit pour épouse Sadb et eurent un fils, Oisin ("petit faon"), qui allait devenir un héros presque aussi fameux que son père. Mais en vieillissant, à l'instar de Conchobar, Finn devint cruel. sa querelle avec Diarmaid allait amplement le démontrer.



b) Diarmaid et Grainne :

Diarmaid n'était pas de sang divin mais son père adoptif était le dieu Oenghus (connu aussi sous le nom de Mac Oc). Dans une de ses aventures, une fée l'avait touché au sourcil, y laissant une "tâche d'amour" qui le rendait irrésistible auprès des femmes.



Finn était un guerrier vieillissant lorsqu'il décida de prendre femme. Il jeta son dévolu sur Grainne, la fille du grand Roi. Pendant la noce, Grainne vit la tâche d'amour de Diarmaid et tomba éperdumment amoureuse de lui. Elle drogua les autres invités puis imposa à Diarmaid un geis (gage que l'on devait accomplir, sous peine de perdre l'honneur). Le geis de Diarmaid consistait à s'enfuir avec elle. Déshonoré s'il refusait et exposé à la fureur de Finn s'il acceptait, Diarmaid accepta en précisant qu'il ne serait pas son amant.

Lorsque Finn apprit ce qui s'était passé, la chasse aux deux fugitifs devint pour lui une véritableobsession. Seize ans durant, e chef des Fianna s'y consacra, plongeant l'Irlande dans l'anarchie. Finn utilisa ses pouvoirs magiques pour découvrir le couple, mais à chaque fois, Oenghus intervint pour les sauver. Pour compliquer encore les choses, Grainne finit par persuader Diarmaid de devenir son amant.

finn poursuivit les fuyards et se présenta enfin à Newgrange, chez Oengus qui proposa une trêve, acceptée par les deux rivaux. Diarmaid fut accepté comme gendre du roi et une autre fille du grand Roi fut donné à Finn, à titre de compensation.

Pourtant Finn n'avait pas pardonné à Diarmaid. Il organisa la chasse d'un sanglier très particulier qui vivait sur le mont Ben Bulben et y emmena Diarmaid. Ce sanglier avait commencé sa vie comme fils adultérin de la mre de Diarmaid et de l'économe d'Oenghus, Roc. Le père d'Oenghus tua le garçon mais Roc le ressuscita sous la forme d'un sanglier dépourvu d'oreilles et de queue tout en proférant une malédiction : un jour, le sanglier tuerait Diarmaid.

Jusqu'à ce jour, Diarmaid ignorait tout de ce demi-frère monstrueux mais, après avoir accepté une banale invitation à la chasse au sanglier, il comprit bientôt qu'il venait de tomber dans un piège : dès son arrivée sur le territoire de chasse, Finn lui dévoila l'histoire de ce sanglier particulier. "Si je dois mourir aujourd'hui, qu'il en soit ainsi" déclara-t-il. Il estoqua le sanglier, qui à son tour , l'étripa.

Comme il se mourait, Diarmaid supllia Finn de le sauver. ce dernier avait en avait le pouvoir en le faisant simplemnt boire dans ses mains. Trois fois, Finn lui apporta de l'eau mais, chaque fois, sa rancune prit le dessus et il laissa filer l'eau entre ses doigts. Ainsi mourut Diarmaid.



c) La fin des Fianna :

La mort de Diarmuid révéla le sinistre caractère de Finn, considéré jusque là comme le héros parfait. Son déshonneur fut tel que les Fianna l'abandonnèrent et il se noya dans la Boyne en tentant de la franchir d'un saut pour prouver sa force et redorer son blason.
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Message par  Sam 22 Mai 2004 - 22:37

merci pour toutes ces infos necro!! cela m'a rappelé certaines choses que j'avais pu oublier! :wink:
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Message par  Dim 23 Mai 2004 - 11:40

avec ce texte, plus besoin de rubrique paganisme celtique.
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Message par  Dim 23 Mai 2004 - 13:10

lol je me suis justement dit

"mais qu'est ce qu'ils vont bien pouvoir mettre en plus maintenant dans cette rubrique!"
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Message par Necrowarrior Dim 23 Mai 2004 - 13:21

des textes de notre cru, avec des illustrations, des références précises etc... ! ;
)
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Message par  Dim 23 Mai 2004 - 22:25

tu vas faire du travail d'historien, c'est bien. :wink:
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