Panthéon slave
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Panthéon slave
Péroun
Stribog - dieu des vents et des tempêtes. La poésie populaire appelait les vents "les petits-fils de Stribog".
Tchour - dieu dont le culte était peu important. Gardien des frontières et des lisières entre les champs agricoles.
déesses de la fertilité : le jour de leur fête marquait la fin de la moisson.
Sventovit -
l'autre, les défauts physiques, la sœur cadette prédit tous les événements heureux de la vie et sa parole reste irrévocable.
Re: Panthéon slave
Re: Panthéon slave
Les racines de la mythologie slave se situent à l'époque où les tribus d'origine Indo-européenne n'étaient pas séparées les unes des autres. Donc, la mythologie slave représente une branche de la mythologie élaborée par les peuplades Indo-européennes il y a quelques millénaires.
Le développement de la mythologie slave durait depuis le 2-ème millénaire avant J.-C., quand les tribus slaves commencèrent à se séparer du groupe linguistique Indo-européen. Pendant ce temps elle subit de grands changements, mais certains vestiges de l'époque la plus ancienne se conservèrent tout de même jusqu'aux temps des recherches ethnographiques. C'est que le développement de la mythologie obéit toujours à la règle générale selon laquelle les croyances qui suivent n'évincent pas les précédentes, mais coexistent avec elles.
Les croyances des ancêtres des Slaves évoluèrent avec le temps. Ces croyances se développèrent, en enrichissant de plus en plus le système mythologique créé par l'imagination populaire. On peut distinguer les étapes suivantes dans l'histoire de ce développement obéissant à des processus parallèles dans les mondes antique (gréco-latin), germanique et celtique:
La foi dans les bons génies et les esprits malins de la nature
Le culte de la Grande Mère de l'univers
Le culte de Svarog
Les cultes des fils de Svarog et des dieux divers
Le culte de Péroun
La christianisation de la Russie sous le prince Vladimir (988 après J.-C.)
Chaque étape a ses traits caractéristiques.
Au commencement les Slaves anciens crurent aux génies "oupyrs" et "béréguinias". Les premiers, du genre masculin, se considéraient comme l'incarnation du mal. Les autres, du genre féminin, se considéraient comme l'incarnation du bien.
Il est intéressant de suivre les métamorphoses du mot "oupyr". Les Slaves anciens prononçaient sa première syllabe comme "ou" nasale - "oumpir". Les slaves méridionaux prononçaient "o" au lieu de "ou" et ajoutaient la consonne "v" - "vompir". Ils transmirent ce nom à leurs voisins occidentaux qui n'avaient pas connu de tels personnages. Le mot "vampire" pénétra alors dans les croyances des peuples occidentaux.
"Béréguinia" se traduit en français comme "une gardienne". Les béréguinias étaient des gardiennes célestes de l'homme et s'opposaient aux oupyrs. A l'origine elles représentaient des esprits impersonnifiés sans traits distincts. Mais les croyances de l'homme ne peuvent rester sans changement. L'image des génies naturels se développa peu à peu, et vint enfin le temps où les esprits impersonnifiés d'autrefois cédèrent leur place aux nouveaux possesseurs du monde, beaucoup plus pittoresques et beaucoup plus puissants. Ce fut l'époque de la naissance des dieux.
Il est impossible de séparer la mythologie de l'histoire du peuple, car les circonstances historiques imposent toujours leur réalité à l'esprit humain et à ces croyances. L'époque du matriarcat, la plus ancienne de notre histoire, laissa sa trace dans la conscience de toutes les peuplades européennes, y compris chez les ancêtres des Slaves. Le culte de la Grande Mère de l'univers est commun à toutes les tribus préhistoriques de l'époque. Les archéologues trouvent souvent des statuettes aux traits féminins soigneusement soulignés. De telles statuettes sont typiques pour tout l'espace européen, y compris la Rome et la Grèce les plus anciennes.
Nous ignorons le nom porté par la Mère du monde dans la région slave. L'auteur de l'article est tenté de croire que son nom était Slava, d'où la désignation des gens habitant le territoire où son culte était répandu sous le nom de "Slaves". De telles formes sont bien connues: ainsi la plus grande communauté des tribus slaves du 9-ème siècle, celle des Krivitches, reçut son nom d'après le dieu principal qu'ils vénéraient - Krive (Krivitches, patronyme du nom Krive, signifie "les fils de Krive").
L'image de cette grande déesse pénétra la mémoire populaire si profondément que 5-6 millénaires de changements historiques et, par conséquent, mythologiques ne réussirent pas à l'évincer ni à la remplacer par une autre image. Mère la Terre Humide, toujours dormante, donatrice de grandes forces à un héros, resta un personnage des contes russes jusqu'au 19-ème siècle.
Le patriarcat succéda au matriarcat, le culte du Grand Dieu succéda au culte de la Grande Déesse. Plusieurs peuples européens connurent cette étape du développement de leurs croyances. "Ouranos" - était le nom du Grand Dieu chez les Grecs. Les Romains le nommaient "Saturne". Les habitants du Champ Sauvage, vaste territoire au Nord de la Mer Noire, l' appelaient "Tengri-khan".
Le Grand Dieu des Slaves portait le nom de Svarog. Son nom provient du mot "svarga" qui signifiait le ciel dans la mythologie de l'Inde. C'était un paradis céleste, où régnait Indra, dieu principal de l'hindouisme. La liaison de ces mots prouve l'ancienneté et les racines communes des systèmes mythologiques des peuples Indo-européens.
Svarog, dieu du ciel et du feu céleste, forgeron divin, maître de tous les métiers, était le personnage le plus puissant de son époque. Selon une légende, il apprit aux gens primitifs à cultiver la terre et à forger le fer. Il leur donna une charrue, ayant fait tomber du ciel son modèle en or. L'extension du culte de Svarog montre que les derniers vestiges du matriarcat avaient disparu et que l'ère du patriarcat avait déjà commencé.
Le culte du Grand Dieu éclipsait la gloire des autres dieux et des très nombreux génies. Mais peu à peu leur pouvoir grandissait, leur importance augmentait. Vers le milieu du 2-ème millénaire avant notre ère les ancêtres des Slaves devinrent des sédentaires. L'agriculture commença à prédominer sur l'élevage du bétail, et les protecteurs célestes de l'agriculture occupèrent le premier rang de tous les personnages mythologiques. Le premier et le plus important d'entre eux était Dajbog, dieu du soleil et de la lumière diurne. Il était considéré comme une source de tous les biens de la nature. En même temps il était un dieu rude qui pouvait provoquer une sécheresse et vouer les gens à la famine.
Plusieurs autres dieux firent leur "carrière mythologique" avec lui. Avant tout Svarogitch, dieu du feu sacré. La conscience populaire croyait que Dajbog et Svarogitch étaient les fils de Svarog. Leur époque suivit celle de ce dernier.
Au 5-ème siècle av. J.-C. le monde des Slaves orientaux entra dans une période d'épanouissement. Les Slaves fournissaient du blé aux Grecs habitant en Crimée. La société slave se trouva à la veille de la création de son Etat. L'invasion Scytho-sarmate mit fin au siècle de Saturne, mais la conscience mythologique des tribus slaves engendra déjà des images, des sujets et des personnages qui restèrent dans la mémoire et qui ont commencé leur activité divine.
Stribog, Vélès, Khorse, Simargle, Troïan, Makoche, Giva prirent place sur l'Olympe slave. Mais le plus connu et le plus célèbre fut, sans aucun doute, Péroun. Son époque arriva avec la création de l'Etat. Comme le Zeus grec, il était d'abord un dieu du troisième rang, responsable des pluies et des orages. Mais possesseur de la foudre et du tonnerre, il devint le dieu de la guerre, qui protégeait les guerriers - le prince et sa droujine. Les princes et leurs boyards se mirent à la tête de l'Etat russe, et leur protecteur corporatif devint ainsi le seigneur des autres dieux et personnages mythologiques.
Selon les avis des savants, l'époque de Péroun ne dura longtemps. Il dominait au cours des 8-ème - 9-ème siècles, mais ce temps marqua la mémoire du peuple à travers les chroniques et les traditions populaires.
En 980 après J.-C., Vladimir Sviatoslavitch, prince de toutes les Russies, mécontent des cultes différents séparant les parties du pays qu'il venait de réunir, décida de réformer la religion païenne. Non loin de son palais il établit un panthéon devant servir d'exemple aux autres régions du pays. Celui-ci comportait les idoles de Péroun à la tête d'argent et aux moustaches d'or, Stribog, Dajbog, Khorse, Simargle et Makoche, le seul personnage féminin. Mais cette réforme ne le satisfit point. Le panthéon des idoles païennes ne pouvait pas jouer le rôle de la religion d'Etat. Alors le prince Vladimir décida d'adopter le christianisme. Cela eut lieu en 988.
Dès ce moment la religion chrétienne commença à se propager dans tout le pays, mais les croyances, les traditions et les préjugés païens allaient se conserver dans la conscience populaire jusqu'au 19-ème siècle et se conservent en quelque sorte encore de nos jours.
Re: Panthéon slave
Un bel article de Régis Boyer dans l'E.U. :
SLAVES (MYTHOLOGIE DES)
Prise de vue :
Pour tenter de décrire ce que fut la mythologie des Slaves, il faudrait être mieux informé, d’abord, sur la personnalité même de ces peuples – et l’histoire comme l’archéologie sont, à cet égard, d’une fâcheuse indigence ;
en second lieu, nous manquons de sources sûres, les principaux documents écrits sur lesquels il nous faut nous fonder émanant d’observateurs étrangers qui ont écrit à une époque récente (Procope de Césarée : De bello gothico, III, 14, VIe s. ;
Saxo Grammaticus : Gesta Danorum, fin XIIe s. ;
Adam de Brême : Gesta Hammaburgensis, fin XIe s. ;
Côme de Prague : Chronica Boemorum, début XIIe s. ;
Knytlinga saga noroise, fin XIIIe s.) ou de témoins prévenus, sinon hostiles, parce que chrétiens (divers homiliaires comme celui, tchèque, d’Opatovice ;
la Chronique de Thietmar de Merseburg, vers 1015 et la Chronique des Slaves du curé Helmold, vers 1170), quand ils ne sont pas fragmentaires (telle la Chronique dite Primaire ou de Nestor, qui a été écrite au XIIe siècle et ne s’intéresse qu’à une partie des Slaves). Reste un folklore très riche et très vivant mais qui pose, ici comme ailleurs, de délicats problèmes d’interprétation.
L’archéologie pourrait également nous aider, mais les quelques sanctuaires exhumés, à Rügen en particulier, ou à Ptuj en Slovénie, les idoles de Husiatyn, en Galicie (une tête à quatre faces perchée au haut d’une colonne carrée de 2,70 m de haut) restent d’une authenticité « slave » contestée.
De plus, il convient, en raison des contacts et influences subis, de distinguer entre Slaves méridionaux, orientaux et occidentaux ;
mais il est souvent difficile de dégager les traits spécifiques de chaque groupe au-delà des collusions étroites avec les cultures, respectivement byzantine, celtique et germanique. Ainsi, le rôle que joue le coq, bien attesté partout, pourrait remonter aux Celtes ;
la divinité Mokos évoque bien fort la Grande Déesse scythe ;
l’oiseau-dieu Simurgh ne peut guère qu’avoir été emprunté au bestiaire iranien par l’intermédiaire des Sarmates, et le chamanisme informe tout un complexe de représentations, métamorphiques notamment.
On tentera ici, à titre d’hypothèse, de discerner quelques grands caractères communs à ces peuplades, incontestablement indo-européennes, à l’origine agricoles, sédentaires et foncièrement pacifiques, dont la seule constante est un culte prononcé de la famille, au sens large (rod, pluriel rody). Il n’est pas impossible non plus de retracer, diachroniquement, une évolution plausible.
Du culte des ancêtres à celui de la nature
En premier lieu, il semble que le stade archaïque, primitif de cette religion ait été le mânisme : un texte russe du XIe siècle établit que les Slaves (orientaux en l’occurrence, mais la généralisation est permise) sacrifièrent « d’abord » aux rody et aux rozanicy (dérivé du précédent – les deux mots désignant les mânes ou esprits des ancêtres défunts), puis « aux fleuves, aux nymphes et à d’autres esprits », enfin « à Perun, leur Dieu ».
C’est ce que dit Procope de Césarée : « Ils considèrent qu’un seul dieu, le créateur de l’éclair, est le maître du monde ;
ils lui offrent en sacrifice des bœufs et autres animaux [...]. Ils offrent aussi un culte aux fleuves, aux nymphes et à d’autres esprits. »
En bons Indo-Européens, ils ne mettaient pas en doute l’existence d’une vie après la mort, ce qu’atteste l’archéologie des tombes où le défunt était pourvu de tous les biens nécessaires à son autre existence. Et sans doute croyaient-ils en la réincarnation, la continuité du clan familial étant ainsi assurée par l’éternel retour des défunts.
Par la suite, d’ailleurs, l’individualisation atteindra les rody (Rod, avec une majuscule, sera une divinité mâle) et, partiellement, les rozanicy, conçus collectivement comme les bénéficiaires d’un grand festin au solstice d’hiver.
Lorsque le culte de la « grande famille » ou zadrouga paraît en pleine lumière, les esprits des ancêtres se retrouvent, toujours de façon collective, dans les domovoï (littéralement, protecteurs) et, sous forme dégradée, dans les vampires – beregyni ou rusalki – qui, tous, à des degrés divers, ont joui d’un culte propre et ont traversé les siècles. Il s’ensuit encore que la magie a dû jouer un rôle de premier plan, à ce stade, le Slave ancien paraissant évoluer dans un univers de doubles où toutes les interpénétrations et transfusions étaient possibles. Il suffit de lire ce que dit Hérodote (Histoires, IV, 105) des Neures, probablement une tribu slave : « Une fois par an, tout Neure devient pendant quelques jours un loup, après quoi il reprend sa première forme. »
On peut supposer, en deuxième lieu, que, dans une sorte de panthéisme brut, ce mânisme ne s’est pas nettement distingué d’un naturalisme ou d’un animisme qui, ensuite, tendit à se dégager et à exister pour lui-même. Certains témoignages donneraient à penser, en tout cas, que rochers, sources, arbres, feu, etc. ont bénéficié de dévotions particulières.
Le soleil, notamment, a pu être adoré en soi et certaines déités plus récentes n’en seraient que des émanations spécialisées : ainsi Jarilo (le soleil éclatant), Ivan Kupalo (le soleil couchant), Svarog (le feu), Perun (la foudre), sans parler de l’oiseau solaire, Simargl.
L’eau aurait semblablement suscité Mokos, le vent, Sviatovit ou Sventovit avec ses quatre faces, la terre, Volos. Et le deus otiosus du ciel lumineux que sera Svarog (dont Svarozic est dérivé) a dû naître à cette époque. De même, c’est toujours en relation avec les forces naturelles qu’apparaissent les innombrables cohortes de divinités indifférenciées, tutélaires de la maison (domovoï, dvorniki ou kikimori), des bois (lesii), des eaux (vodjanoï, rusalki). Sans doute faisaient-elles l’objet d’un culte spécifique, le culte en tant que tel paraissant bien avoir été l’expression même et, à la limite, le tout d’une religion qui se connaissait dans ces actes signifiants.
On ajoutera que, dans ces opérations rituelles, le destin a dû jouer un rôle de tout premier plan, notamment en raison de l’importance que la divination, la consultation et l’interprétation des augures ont gardée jusqu’au XIIe siècle au moins, époque où Saxo Grammaticus attire notre attention sur le fait.
Des divinités multiformes
En troisième et dernier lieu, selon un processus bien connu, intervient une anthropomorphisation, une individualisation de ces forces ou de ces esprits. À compter des Xe-XIe siècles, semble-t-il, on est en droit de parler de panthéons dans l’acception classée du terme. On voit alors, aussi, se détacher d’un fond commun quelques spécialisations que nous allons évoquer.
Mais il convient d’attirer l’attention sur le type de relations que le Slave institue avec sa divinité et qui relève de l’affection, non de la terreur : il lui parle avec tendresse, sur un mode un peu puéril, l’appelle par son diminutif, la flatte volontiers.
A dû être vénéré par tous les Slaves, en qualité de dieu suprême, Svarog (dont Svarozic et Dazbog, plus tard adorés pour eux-mêmes, ne seraient initialement que des dérivés, voire de simples épithètes).
C’est lui, sans doute, qui a suscité l’érection de quelques-uns des grands temples dont l’archéologie a retrouvé les vestiges, par exemple à Stettin, Wollin, Wolgast, et surtout Arcona et Garz, dans l’île de Rügen.
Les Slaves orientaux, s’il faut en croire la Chronique de Nestor, malheureusement coupable de confusions évidentes avec la réalité scandinave, auraient adoré premièrement Perun (ou Perkin), dieu du ciel et de l’orage, partant, de la fertilité-fécondité : il reprendrait les attributs de Rod.
Sous un aspect plus intellectuel, Svarog (mot qui se rapporte au thème suer : lier – le fait de « lier » par le feu étant l’apanage du forgeron-solaire-merveilleux, du magicien-omnipotent) reprendrait la même idée. Molos, la seule déesse slave que nous connaissions, s’intéresserait plus nettement aux activités végétatives, au commerce et à sa réglementation.
Les Slaves des rivages de la Baltique proposent d’autres dénominations pour des entités vraisemblablement homologues. Ici, le dieu suprême solaire s’appelle Sventovit, dont la figure semble, toutefois, moins « populaire », plus aristocratique (-vit renvoie à « seigneur »), tant en soi que dans ses diverses hypostases telles que Iarovit (de jar- : fort, furieux), Porevit (de por- : puissance) ou Rujevit (de ruj- : le rut). Svent- convoyant l’idée d’énergie, il se pourrait que nous sortions ici, quelque peu, du domaine de la troisième fonction pour amorcer un glissement vers un complexe d’idées plus martiales.
Sventovit (ou Svantevit) sera tenu pour le dieu de la guerre, mais il ne paraît pas raisonnable d’exagérer l’importance de cette dénomination.
En revanche, un point doit retenir l’attention : la plupart des figurations que nous avons retrouvées de ce dieu sont à plusieurs faces, comme en témoigne encore le nom même du dieu poméranien Triglav (cf. le polonais moderne trzy : trois, gLowa : tête).
Selon toute vraisemblance, cette diversité doit symboliser la nature multiple de ces déités, soit qu’elles aient été censées réunir sous leur puissance tous les mondes – ciel, terre, lieux souterrains et univers des esprits –, soit qu’elles aient voulu réunir ainsi les quatre éléments auxquels elles présidaient d’autre part.
On éprouve donc, en toute cette question de la mythologie des Slaves, de grandes difficultés à tenter d’isoler l’individuel du collectif ou à vouloir distinguer clairement, parmi des séries (Svarog-Svarozic-Dazbog-Stribog, ou Sventovit-Iarovit-Porevit-Rujevit), la divinité fondamentale.
Peut-être faudrait-il conclure que, fidèles aux orientations mânistes et/ou naturalistes, au collectif, que nous avons décelées dès les origines, les Slaves n’ont jamais vraiment cessé d’envisager leurs divinités sous forme plurielle, trait qui relèverait d’une mentalité profondément attachée au syncrétisme, lui-même né d’une sorte d’impossibilité à transcender une vision du monde où le soleil, l’air, l’eau et la terre constituent un fond indissociable.
On insistera sur un dernier détail, déjà suggéré. Un examen même rapide de la religion des Slaves amène à mettre en lumière un caractère inattendu : l’extrême ressemblance, sur presque tous les points fondamentaux, qu’elle présente avec la religion nordique ancienne. Cela peut tenir à la nature de nos sources d’information, bien entendu ;
cela pourrait aussi venir d’une communauté mentale plus intime entre les deux univers religieux qu’on ne l’a pensé jusqu’ici. Car ce que nous pouvons dégager de plus profond – l’amour déclaré de la paix joint au respect essentiel de la famille et des ancêtres – convient aussi bien aux Slaves qu’aux Nordiques.
Necrowarrior- Légat de légion
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