Business, toujours business...
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Business, toujours business...
par Baalberith Dim 23 Mar 2008 - 16:36
Dans les “maisons de l’enfer”, également baptisées “maisons du jugement” ou “maisons de la réalité”, de jeunes acteurs montrent ce qu’il en coûte de boire, de faire la fête ou d’être gay. Les femmes qui mènent une vie sexuelle libérée y réfléchiront peut-être à deux fois lorsqu’elles auront vu que cela peut conduire à un sanglant avortement tardif, par exemple. L’idée de ces maisons revient au révérend Jerry Falwell, le père de la “Majorité morale”, qui, en 1972, avait été le premier à créer une maison de l’enfer. La Liberty University, qu’il a fondée à Lynchburg, en Virginie, propose un événement annuel de haut niveau baptisé Scaremare [cauchemar], qui, cette année, avait pour thème “DaScaremi Code : décryptez et découvrez la vérité”. Des milliers de personnes ont fait la queue pendant des heures et payé 8 dollars [6,2 euros] pour y assister. Pour tuer le temps, des adolescents débattaient des aspects métaphysiques de la Trinité. Comme le promet la brochure de promotion, Scaremare se situe “à mi-chemin entre une attraction familiale et une maison de la mort”. Mais cela ne ressemble pas vraiment aux attractions que l’on rencontre dans les fêtes foraines. En dehors d’une saynète représentant la Crucifixion, le message chrétien est plutôt discret jusqu’à la fin, quand les visiteurs sont rassemblés sous une tente. A l’intérieur, un étudiant se lance dans un discours incohérent mais enthousiaste sur le péché originel, la fuite par la mort, la mission évangélique et le vide qu’il a ressenti dans son existence avant d’être sauvé.
Toutes les Eglises qui se donnent la peine d’ouvrir ce type d’attraction ne se montrent pas aussi modérées dans leur approche. Et, pour faire peur, une paroisse modeste n’a pas besoin de ressources considérables. Dans le Colorado, le New Destiny Christian Centre vend des “kits maison de l’enfer” pour une somme modique. Ils contiennent des scripts pour des scènes comme les obsèques d’un jeune homme “qui croyait au mensonge selon lequel on pouvait naître gay et qui est mort du sida”. Si besoin est, il est possible de se procurer des effets sonores additionnels comme “Séparer les familles unies”, produit par La voix de Lucifer. Les maisons de la terreur attirent des fans en dehors de la communauté évangélique. Un étudiant, dans un article pour la revue de son université, décrivait l’une de ces attractions dans l’Oklahoma comme “vraiment superéclatante : dommage seulement que je me sois réveillé le lendemain matin avec une overdose de Jésus”. Le phénomène a même atteint la côte Est. En octobre, une compagnie de théâtre expérimental a mis en scène sa propre maison de l’enfer à New York et a su plaire aux critiques. Mais les véritables maisons de l’enfer font l’objet de controverses. Pour la majorité des chrétiens, l’évangélisme ne peut s’accommoder de la volonté de faire peur. D’autres, purs et durs, considèrent que personne ne devrait avoir à payer pour écouter la parole de Dieu.
Baalberith- Princeps Romanorum
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Re: Business, toujours business...
par DreamSquare Dim 23 Mar 2008 - 18:39
DreamSquare- Légat de légion
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Wrath- Légat de légion
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Re: Business, toujours business...
par Baalberith Mer 2 Avr 2008 - 18:40
notre objectif à nous est de fournir une église à chacun."
S'ils ont décidé de commencer leur mission dans les zones dortoir, c'est parce qu'il s'agit de "quartiers où la tension est vive et l'atmosphère spirituelle dégradée. C'est là qu'on rencontre la plus forte criminalité, les pires taux de toxicomanie et d'alcoolisme". Ils sont persuadés que "de petites églises, construites rapidement, permettraient de régler ces problèmes, et d'autres, que connaissent les zones dortoir. Ces églises deviendront peu à peu des avant-postes de l'orthodoxie. A terme, on en trouvera presque devant chaque immeuble."
Ces hommes d'affaires estiment qu'il faudrait une église pour mille croyants. Leur projet prévoit d'édifier à travers tout le pays autant d'églises par habitants qu'il en existait au temps de l'Empire russe. Ils ont donc mis au point des techniques rendant possible une construction en 24 heures.
"Nos églises sont en bois. Les éléments en ont été traités afin d'être imputrescibles et résistants au feu", explique M. Mikov. Il existe deux modèles, le grand, 15 mètres de haut et 80 m2 de surface, capable d'accueillir 150 fidèles, et le petit, 12 mètres de haut, 49 m2. "Le coût total du petit modèle tout équipé, c'est-à-dire avec son iconostase [la cloison décorée d'icônes qui sépare la nef, où se tiennent les fidèles, du sanctuaire, où officie le prêtre], est de 2 millions de roubles [un peu moins de 60 000 euros]."
Pour l'essentiel, ce sera aux fidèles de payer. "S'ils décident par la suite de construire une église en pierre, il sera facile de démonter l'église en bois pour aller l'installer ailleurs, un kilomètre plus loin, par exemple, et cela leur fera deux églises dans le quartier." Les businessmen du club assurent que leur initiative est tout à fait désintéressée et ne leur rapportera pas un sou.
Ils prévoient de construire leur première église dès le 6 avril, à Kemerovo [en Sibérie], avant de se lancer à la conquête de Moscou, de Kiev [en Ukraine] et de Minsk [en Biélorussie]. Ils nous ont affirmé avoir déjà l'accord des responsables de six régions russes pour aller y livrer leurs églises en kit.
Le patriarcat de Moscou les soutient. "Rien qu'à Moscou, il nous manque au moins 200 églises", déplore le père Vladimir Viguilianski, porte-parole du patriarcat. Il estime que le projet des hommes d'affaires orthodoxes reprend la vieille tradition des églises "journalières" (de petits édifices qui se construisaient en un jour, d'où leur nom).
Mais tous, au sein de l'Eglise, ne partagent pas ce sentiment. "Pareille pratique avait un sens au Moyen Age, lorsque la Russie était un Etat orthodoxe. Aujourd'hui, cela semble absurde, parce que nos rues sont pleines de balayeurs tadjiks et nos marchés de vendeurs azéris [qui sont, pour la plupart, musulmans]. On pourrait tout aussi bien vouloir aller dresser un chapiteau de cirque dans chaque quartier", proteste l'archiprêtre Mikhaïl Ardov, abbé de l'église du cimetière Golovine, consacrée au tsar martyr Nicolas II. Mgr Ardov appartient à l'Eglise orthodoxe russe autonome [branche dissidente de l'Eglise russe orthodoxe]. "Je crains que toute cette histoire ne soit en fait qu'une manœuvre commerciale de plus", soupire-t-il.
Repères:
• D'après le chef du service de presse du patriarcat de Moscou, le père Vladimir Viguilianski, cité par le quotidien Izvestia, il y avait en Russie 65 000 églises avant la révolution de 1917. Au cours des vingt dernières années, on en a restauré et construit environ 18 000. Aujourd'hui, l'Eglise orthodoxe russe en compte en tout 29 000, y compris celles qui se trouvent à l'étranger. Mais l'ecclésiastique est formel : "Il n'y pas assez d'églises." Il en veut pour preuve que celle où il officie, située dans le centre de Moscou sans habitations alentours, est la seule dans un arrondissement de 500 000 habitants.
•Le projet "Sept églises en un jour" est prévu en trois temps :
– construction d'une église au centre de la Russie, dans la ville de Kemerovo, pour la fête de l'Annonciation (le 7 avril 2008) ;
– construction d'une église bâtie en un jour dans chacune des trois capitales de pays orthodoxes, à savoir Moscou, Kiev et Minsk, pour la fête de la naissance de la Vierge (le 21 septembre 2008) ;
– construction d'une Eglise bâtie en un jour dans chacune des sept super-régions fédérales de Russie pour la douzième fête de la Présentation au Temple de la Mère de Dieu (4 décembre 2008).
Pavel Korobov
Kommersant
Baalberith- Princeps Romanorum
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