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Message par Baalberith Mer 17 Sep 2008 - 20:30

Rupture dans la continuité, différence dans la fidélité : pour le journaliste américain David Ignatius, McCain ferait bien de s'inspirer de la stratégie de Nicolas Sarkozy pour conquérir le pouvoir.



Partons du principe que John McCain n'est pas fou, et qu'il souhaite montrer aux Etats-Unis qu'il aura une politique étrangère différente de celle de George W. Bush tout en demeurant fidèle aux valeurs et aux traditions de son parti. Comment peut-il se présenter à la fois comme un agent du changement et une force de la continuité ?



La France donne un modèle intéressant pour McCain : le réalignement remarquable de la politique étrangère auquel a procédé le président Sarkozy au cours de l'année passée. Juvénile et énergique, doté d'une célébrité en guise d'épouse, Sarkozy peut sembler plus proche de Barack Obama par le style, mais c'est un conservateur, un électron libre et un homme connu pour son caractère explosif.



Comme c'est aujourd'hui la semaine McCain, imaginons à quoi le candidat républicain ressemblerait s'il prenait un look sarkozien. La population française savait qu'en votant Sarkozy elle optait pour le changement - il évoquait la nécessité d'une "rupture" dans la vie politique et économique -, mais aussi pour le maintien d'un gouvernement conservateur. Le candidat a pu faire passer Ségolène Royal, son adversaire socialiste, pour une inexpérimentée, distante et dangereuse, sans offenser ceux pour qui elle était la première candidate viable à la présidence de la France. Ce défi s'apparente à celui auquel est confronté McCain.



L'avantage de Sarkozy comme agent du changement, c'est que tout le monde savait qu'il haïssait son prédécesseur qui avait tenté en vain de le détruire. Si McCain recevait du sérum de vérité, il tiendrait sans doute des propos peu aimables sur Bush et certains républicains qu'il fait aujourd'hui semblant de considérer comme de vieux copains. Cette amabilité de façade ne marche pas très bien : elle donne à McCain un air faux jeton, et à sa campagne un côté revêche à en juger par l'entretien publié dans le dernier numéro de Time Magazine.



Le vrai modèle pour McCain, c'est ce que Sarkozy a fait après avoir pris ses fonctions en mai 2007. Il a assuré qu'il conservait les fondamentaux de la politique française tout en en changeant les signes visibles. Il a mis un terme aux querelles avec les Etats-Unis, fait un pas vers le retour de la France dans l'OTAN, et modifié le penchant proarabe de la politique française au Moyen-Orient.



Ce faisant, Sarkozy a porté atteinte (très légèrement) à une politique étrangère qui était connue sous le nom de "gaullisme". Cette politique consistait à définir les intérêts français en réaction (et souvent en opposition) à ceux des Etats-Unis. Cette arrogance coûtait cher, et Sarkozy a décidé de la mettre au rancart. Sa France à lui allait reprendre sa place dans l'équipe.



En changeant de logique, Sarkozy a pu mobiliser la diplomatie française et procéder à un remarquable renversement. Voilà que les émissaires français sont partout : à Tripoli, pour organiser la libération des infirmières bulgares et un réchauffement des relations avec la Libye ;
à Doha, pour aider le Qatar à négocier une nouvelle relation avec le Liban qui se termine dans une impasse mortelle ;
à Damas, pour envisager un accord visant à ouvrir des pourparlers de paix entre Israël et la Syrie ;
à Moscou et Tbilissi, pour négocier l'accord en six points pour le retrait des troupes russes de Géorgie.



Et pendant tout cela, les Français sont en liaison quotidienne avec Washington. Ils entretiennent un réseau kissingerien de contacts officieux grâce à Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, et à Jean-David Levitte, le directeur de la cellule diplomatie de la présidence. Cette équipe interne représente une chose dont McCain a bien besoin - des collaborateurs fiables, discrets et capables de faire passer des messages clairs. Car les conseillers de McCain nous font parfois douter des véritables positions personnelles du candidat.



Bon, d'accord : McCain ne va pas gagner le moindre point à Saint Paul, Minnesota [le lieu de la Convention républicaine], en avançant qu'il peut être lui-même un Sarkozy américain. Mais il est confronté à un défi très semblable à celui auquel était confronté le nouveau président français, et on aurait du mal à contester le succès de la formule Sarkozy. McCain doit montrer qu'il est l'homme qui peut faire bouger les choses tout en gardant le contrôle de la situation.




Davis Ignatius

The Washington Post



[url]http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=88977[/url]
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