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De la légitimité des mots et des définitions

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Message par Baalberith Ven 9 Nov 2012 - 11:28

Alors certes De Benoist est cultivé et très compétent, s'intéresse beaucoup à la philosophie, certes encore, mais il n'est pas philosophe bonsoir! C'est pénible ça ces titres dispensés à tout va (ex: Soral sociologue).



Aparté fermé.
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Message par DreamSquare Ven 9 Nov 2012 - 12:17

BHL non plus n'est pas philosophie. Pourtant il y prétend.
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Message par Deugmartre Ven 9 Nov 2012 - 12:40

BHL est agrégé de philo je crois! Comment il l'est devenu, ça c'est un mystère...
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Message par DreamSquare Ven 9 Nov 2012 - 12:54

C'est bien ce que je voulais exprimer : s'il suffisait d'un agreg pour prétendre à être philosophe... Je suis en fait étonné que tu accordes autant d'importance aux diplômes Baal.
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Message par Baalberith Ven 9 Nov 2012 - 13:42

BHL est agrégé de philo je crois! Comment il l'est devenu, ça c'est un mystère...

J’allais le dire.



Pour te répondre DS, c'est très simple, tu confonds le contenu et le contenant si je puis dire. Le titre s'obtient par les diplôme(s) et concours, cela ne veut pas dire que tu es meilleur pour autant. Le fait que De Benoist soit si reconnu, même parmi des universitaires (en tant que penseur, analyste) fait de lui quelqu'un de hautement estimable, mais ce n'est pas un philosophe. Non pas parce qu'il n'est pas bon en philosophie mais parce qu'il ne peut prétendre à un titre qui est officiellement délivré par un organisme et/ou par l'ensemble de ceux qui sont habilités à le lui donner. Quand tu passes un concours de certification ou/et d'agrégation par exemple, tu es évalué et validé sur l'ensemble de tes compétences en savoir et savoir-faire dans ta discipline. Son obtention témoigne donc pour celui qui l'a passé sa compétence générale dans sa discipline qui lui donne droit au titre. Maintenant ça ne veut pas dire que la personne sera capable d'assurer sur le long terme ou dans l'absolu (de même qu'un permis de conduire n'implique pas que celui qui l'a ne fera plus d'accidents, mais il limite), ni même que celui qui n'a pas le titre est mauvais (on peut ne pas avoir le permis et savoir conduire). De même qu'on ne peut se prétendre médecin sans avoir fait et validé ses années de médecine, sans que ça enlève les connaissances et qualités en médecine de certains amateurs, ni même que certains toubibs se trompent parfois lamentablement sur certains diagnostics.

Je répète: dire que De Benoist n'est pas philosophe ne veut certainement pas dire qu'il n'y connaît rien en philo! Je l'estime d'ailleurs intellectuellement bien plus estimable que BHL par exemple qui en effet est agrégé. Il doit peut-être par contre être moins connaisseur que BHL de la philo dans l'ensemble, à moins que celui-ci est tout oublié ou a finalement trop versé dans la prise de parti bidon qui lui a fait oublier tout le reste, ou qu'il avait intellectuellement biaisé son travail pour arriver à ses fins. Tout est possible.



PS: de plus, c'est encore plus spécial pour la philo ou les titres ne sont pas suffisants pour se dire philosophe, il faut aussi avoir participé de manière reconnue à l'avancée de la philosophie dans sa dimension disciplinaire large je crois... (ce pourquoi BHL n'est finalement pas un philosophe malgré tout...ouf! )
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Message par Necrowarrior Ven 9 Nov 2012 - 18:01

j'ai franchement du mal avec cette conception des choses, Baal, mais tu le sais.



Pour moi, un philosophe est quelqu'un qui s'intéresse et pratique la philosophie. Le titre, c'est "docteur", "agrégé", "licencié" en Philosophie. Même chose pour "historien" (tu vas hurler je sais :mrgreen: ), "sociologue", "mécanicien" etc.



Donc pour moi, on peut dire de De Benoist qu'il est philosophe, ça aurait été trompeur si on avait dit qu'il était docteur en philosophie.
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Message par Baalberith Sam 10 Nov 2012 - 0:21

En effet dans ce cas c'est la porte ouverte à n'importe quoi et on retrouve (véridique!) des anciens plombiers qui ont pondu un ouvrage d'Histoire sur leur village et qui se disent (ou qu'on dit dans les médias) historien. Si les validations officielles des pairs et de la profession ne fixent plus les titres et les niveaux, dans ce cas en effet il n'y a plus rien de fixe et de valide et comment dire à quelqu'un comme notre plombier qu'il n'est pas historien, etc... Je suis trop pragmatique et à cheval sur la logique des termes, l'étymologie pour accepter cela: les mots ont un sens, si c'est pour le nier, c'est le début de l'anarchie.



Ps: physicien est bien un titre (pour sortir du cas un peu plus particulier comme je l'ai expliqué du philosophe). Licencié, certifié, agrégé, etc... c'est un titre complémentaire, un degré dans ce titre si tu préfères (et encore normalement on différencie titre et grade, mais ça ne change rien à l'appellation "physicien"), tout comme ceux que tu peux acquérir ensuite dans ta carrière (ex: docteur honoris causa). Il précise le titre principal mais ne se substitue pas à celui-ci.
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Message par Necrowarrior Sam 10 Nov 2012 - 1:24

Baalberith a écrit:Si les validations officielles des pairs et de la profession ne fixent plus les titres et les niveaux, dans ce cas en effet il n'y a plus rien de fixe et de valide et comment dire à quelqu'un comme notre plombier qu'il n'est pas historien, etc...

Disons que la notion plus ouverte est destinée au grand public, et la plus précise (la tienne) aux scientifiques, mais il n'y a pas pour autant "une bonne" et "une mauvaise". De la même manière que quand on parle de "mécanicien", le grand public voit le mec en bleu allongé sous une caisse, alors que "mécanicien" désigne également Isaac Newton. Les mots ont un sens, certes, mais indiscutablement leur sens parfois se divisent et divergent, d'où d'ailleurs l'intérêt de parler du titre universitaire pour éviter la confusion ("docteur en mécanique" plutôt que "mécanicien", par exemple).




Ps: physicien est bien un titre (pour sortir du cas un peu plus particulier comme je l'ai expliqué du philosophe). Licencié, certifié, agrégé, etc... c'est un titre complémentaire, un degré dans ce titre si tu préfères (et encore normalement on différencie titre et grade, mais ça ne change rien à l'appellation "physicien"), tout comme ceux que tu peux acquérir ensuite dans ta carrière (ex: docteur honoris causa). Il précise le titre principal mais ne se substitue pas à celui-ci.


Ce n'est pas ce qu'en dit le dictionnaire, qui ne fait pas référence à quelconque cursus:
Celui, celle qui s'occupe de physique.

1. Vieilli. Celui, celle qui étudie, décrit et tente d'expliquer les éléments de la nature.

http://www.cnrtl.fr/definition/physicien



Et attends que je te sortes la définition de l'historien, par wikipédia, que tu t'étouffes dans ton coca! ;
)



Un historien est une personne qui étudie ou communique sur l’histoire. Il a pour tâche de rapporter des faits passés, de les catégoriser, puis d'en proposer une interprétation équilibrée et justifiée par des sources, sous le contrôle du public informé1. Le titre d'historien n'est pas reconnu professionnellement et repose plutôt sur la reconnaissance par ses pairs. [size=150]L'historien est souvent comparé au journaliste[/size], d'investigation, au détective ou au juge d’instruction et il a tout intérêt à se conformer à une méthode reconnue. Il en va de la crédibilité de sa contribution et de ses conclusions.


Necrowarrior, docteur émérite en enculogique de mouches.
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Message par Baalberith Sam 10 Nov 2012 - 11:40

Disons que la notion plus ouverte est destinée au grand public, et la plus précise (la tienne) aux scientifiques, mais il n'y a pas pour autant "une bonne" et "une mauvaise". De la même manière que quand on parle de "mécanicien", le grand public voit le mec en bleu allongé sous une caisse, alors que "mécanicien" désigne également Isaac Newton. Les mots ont un sens, certes, mais indiscutablement leur sens parfois se divisent et divergent, d'où d'ailleurs l'intérêt de parler du titre universitaire pour éviter la confusion ("docteur en mécanique" plutôt que "mécanicien", par exemple).

Entièrement d'accord pour les notions, c'est d'ailleurs la définition d'une notion. Mais là ce n'est pas une notion, c'est un terme qui n'a pas 36 définitions. S'il faut faire une définition pour la plèbe et une pour les scientifiques quand il s'agit des mots courants, on n'a pas fini! Maintenant qu'il existe des dictionnaires spécialisés (et j'en ai une paire!) dans un domaine, c'est justement parce que ceux-ci traitent de mots qui sont des notions ou qui ne sont pas des notions mais qui n'existent pas dans le dictionnaire courant (cf. néologismes scientifiques) ou encore qu'ils leur donne un sens nouveau dans leur propre champ disciplinaire (souvent avec un mot en plus pour précisé).

Quant au mécanicien, c'est parce qu'il existe des mécaniciens physiciens et des mécaniciens techniques. C'est sûr que si t'enlèves un mot sur les deux...



Pour le coup on va laisser tomber wikipedia, c'est clair!

Grade universitaire : diplôme de bachelier, de licencié, de maître, de docteur délivré par les universités après examen. (Larousse)

Titre : Dénomination d'une dignité, d'une charge ou d'une fonction souvent élevée. (Larousse)

Après, c'est clair que le dico commun ne va pas s'ennuyer à développer. Le dico de l'académie française, qui reste quand même LA référence, précise : "Spécialiste de la physique", ce qui montre bien que le terme de spécialiste renvoie nécessairement à un titre universitaire validé non? :angel:

Pour philosophe, il dit: "penseur qui élabore une doctrine philosophique originale, un système cohérent et raisonné", comme je l'avais donc dit, le fait d'avoir un titre validant cela ne suffit pas à parler de philosophe.



Après, il faut voir aussi que la définition des mots évolue avec la société et validée elle-même par les ouvrages indiqués et qu'être philosophe, historien il y a 3 siècles n'a rien à voir avec être historien aujourd'hui, ne serait-ce que par l'évolution des disciplines et le nombre de gens qui s'y adonne. Voilà pourquoi aujourd'hui des titres, grades et cie sont là pour recadrer les choses. On dit souvent que Tacite est un historien romain, bon quand on connaît ses oeuvres, d'un point de vue historique ça fait assez sourire comme travail.
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Message par S.M. Sam 10 Nov 2012 - 16:30

en d'autres termes, un mec ou une fille avec une licence en histoire peut prétendre au titre d'historien-ne ? J'ai quand même tendance à penser que ça fait léger...

Mais il me semble que dans ta conception des choses c'est avant tout pour une question de méthodologie, non ?
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Message par Baalberith Dim 11 Nov 2012 - 12:18

Certainement pas: pour être physicien le ou plutôt les titres universitaires sont indispensables, mais avoir un titre universitaire quelconque ne fait pas de la personne une physicienne. Ce n'est pas une question de méthodologie mais de protocole, de logique et de compétences disciplinaire: seuls ceux qui sont déjà physiciens peuvent savoir si une personne candidate au titre est digne de l'être. C'est pour cela que je pense qu'un titre doit être accompagné aussi d'un concours, car finalement seul le concours valide les connaissances complètes d'une personne à un niveau acceptable (cf. grade), dans une discipline (c'est pour ça que j'ai toujours eu du mal à dire qu'une personne avec seulement une thèse -donc sans concours- est une physicienne, géographe ou je ne sais quoi, car elle est certainement très compétente dans son domaine de spécialisation, maintenant dans le reste de la discipline elle peut très bien être une quiche! Diriez-vous qu'un gynécologue qui n'aurait pas eu son diplôme de médecine générale avant sa spécialisation que c'est un médecin si ledit diplôme n’était pas obligatoire?).



Après, pour te répondre sur l'historien (mais c'est valable pour tout), je l'avais dit dans un ancien post sur un autre sujet, je me recite:
il faut au moins 2 des trois points suivants:

_ être reconnu en tant que tels par la profession

_ avoir au moins un concours/diplôme d'un certain niveau (capes, agreg, thèse), ce qui peut rejoindre le 1er tiret

_ avoir un certain nombre d'années de recherche ou de travail scientifique à son actif, soit en privé avec "preuve" à l'appui (ex: publication diverses) soit sanctionné par un diplôme/concours, soit les deux
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Message par Necrowarrior Dim 11 Nov 2012 - 14:22

Baalberith a écrit:Entièrement d'accord pour les notions, c'est d'ailleurs la définition d'une notion. Mais là ce n'est pas une notion, c'est un terme qui n'a pas 36 définitions.

Là on est pas d'accord: l'attente de l'emploi des mots doit être adaptée à la personne qu'on a en face. Que quelqu'un qui n'est pas du milieu de la philosophie appelle quelqu'un qui s'en réclame sans travaux reconnus, "philosophe", n'est pas blâmable. Quelqu'un qui est du milieu et qui l'appelle "philosophe", c'est plus gênant.

D'ailleurs, ça rejoint d'idée de "notion" (dictionnaire Larousse: "Représentation qu'on peut se faire de quelque chose, connaissance intuitive, plus ou moins définie, qu'on en a"). Maintenant, tu peux te braquer systématiquement sur les abus de langages, ou accepter qu'il ne faut attendre la précision des mots que des spécialistes. Le monde n'est pas une revue universitaire! ;
)



S'il faut faire une définition pour la plèbe et une pour les scientifiques quand il s'agit des mots courants, on n'a pas fini! Maintenant qu'il existe des dictionnaires spécialisés (et j'en ai une paire!) dans un domaine, c'est justement parce que ceux-ci traitent de mots qui sont des notions ou qui ne sont pas des notions mais qui n'existent pas dans le dictionnaire courant (cf. néologismes scientifiques) ou encore qu'ils leur donne un sens nouveau dans leur propre champ disciplinaire (souvent avec un mot en plus pour précisé).

On peut également accepter que pour un même mot on trouve plusieurs sens. C'est le cas dans la plupart des dictionnaires.


Quant au mécanicien, c'est parce qu'il existe des mécaniciens physiciens et des mécaniciens techniques. C'est sûr que si t'enlèves un mot sur les deux...

Les deux sont des mécaniciens, le terme de "mécanicien physicien", c'est la première fois que j'en entends parler. D'ailleurs même les physiciens font la séparation des deux disciplines: http://www.refletsdelaphysique.fr/index.php?option=com_article&
access=standard&
Itemid=129&
url=/articles/refdp/pdf/2009/05/refdp200917p32.pdf



Après, c'est clair que le dico commun ne va pas s'ennuyer à développer. Le dico de l'académie française, qui reste quand même LA référence, précise : "Spécialiste de la physique", ce qui montre bien que le terme de spécialiste renvoie nécessairement à un titre universitaire validé non? :angel:

Pourquoi être spécialiste de quelque chose signifierai forcément avoir une reconnaissance universitaire? Dans mon boulot je suis très pointu sur un domaine pour lequel je n'ai aucune formation ou titre universitaire. L'université, ce n'est pas le seul endroit où se construisent les connaissances, même fondamentales.




Après, il faut voir aussi que la définition des mots évolue avec la société et validée elle-même par les ouvrages indiqués et qu'être philosophe, historien il y a 3 siècles n'a rien à voir avec être historien aujourd'hui, ne serait-ce que par l'évolution des disciplines et le nombre de gens qui s'y adonne. Voilà pourquoi aujourd'hui des titres, grades et cie sont là pour recadrer les choses. On dit souvent que Tacite est un historien romain, bon quand on connaît ses oeuvres, d'un point de vue historique ça fait assez sourire comme travail.

Bien sûr, et comme je le disais plus haut, la définition des mots est aussi liée au public, que tu l'acceptes ou non... ;
)
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Message par Baalberith Dim 11 Nov 2012 - 15:25

Là on est pas d'accord: l'attente de l'emploi des mots doit être adaptée à la personne qu'on a en face.

Je ne te comprends pas! Un chat c'est un chat. Si quelque chose est rouge, tu ne vas pas changer le mot pour quelqu'un juste parce qu'il ne connaît pas le rouge?! S'il existe un dictionnaire, c'est justement parce que les mots ne s'adaptent pas au gré du vent. Et s'il y a plusieurs sens, le dico est là pour les donner (hormis les notions évidemment).


On peut également accepter que pour un même mot on trouve plusieurs sens. C'est le cas dans la plupart des dictionnaires.

Évidemment, j'y ai déjà répondu je crois. ;
)


Si un dictionnaire disait clairement : "physicien est un terme qui peut aussi désigner n'importe quelle personne qui a fait quelques expériences dans son coin", je t'aurais dit, en effet, mais là ce n'est pas le cas je crois.


Les deux sont des mécaniciens, le terme de "mécanicien physicien", c'est la première fois que j'en entends parler. D'ailleurs même les physiciens font la séparation des deux disciplines: http://www.refletsdelaphysique.fr/index ... 917p32.pdf

Parce que c'est évident pour eux. Il ne précise pas la mécanique physique parce qu'en tant que physicien c'est dans leur paradigme. Par contre ils vont préciser le type de mécanique de la physique, comme la mécanique des fluides ou la mécanique quantique.


Pourquoi être spécialiste de quelque chose signifierai forcément avoir une reconnaissance universitaire? Dans mon boulot je suis très pointu sur un domaine pour lequel je n'ai aucune formation ou titre universitaire. L'université, ce n'est pas le seul endroit où se construisent les connaissances, même fondamentales

Mais non, je n'ai pas dit ça! Tu es le roi de l'extrapolation dis-donc! ;
)
J'ai dit que pour avoir un titre défini dans une discipline universitaire, il faut avoir été validé par des universitaires spécialistes de cette discipline. Comme la philo, l'Histoire, la géo, la physique, etc... sont tous des disciplines universitaires, cqfd. Rajoutons si tu veux qu'aujourd'hui, toute discipline intellectuelle est forcément universitaire ou n'est pas, donc par syllogisme en effet tout titre intellectuel doit être universitairement validé en tant que tel. Sauf erreur de ma part, tu ne travailles pas dans un domaine intellectuel, mais je crois que tu as comme tout le monde suivi des cours et que j'ose espérer que si les profs qui t'avaient donné ces cours n'avaient pas eu leur titre validé ça te plairait moyen. Pourquoi, parce qu'ils t'ont enseigné une base intellectuelle que tu as ensuite réutiliser pour l'approfondir.

Et je répète: spécialiste de quelque chose comme tu dis, ce n'est pas ce que j'ai dit, j'ai bien dit spécialiste d'une discipline (intellectuelle), c'est donc un champ d'étude qui a son paradigme et donc un ensemble de connaissances générales au sein de celui-ci qui est essentiel.



PS: je répète que j'espère que personne ne pense que je lie intelligence et culture à titre universitaire et à compétences. Tous ces éléments ne sont pas forcément liés et on peut très bien être à la fois cultivé, compétent dans son domaine et intelligent sans être universitaire ou avoir un titre universitaire!
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Message par Necrowarrior Lun 12 Nov 2012 - 21:50

Baalberith a écrit:Je ne te comprends pas! Un chat c'est un chat. Si quelque chose est rouge, tu ne vas pas changer le mot pour quelqu'un juste parce qu'il ne connaît pas le rouge?! S'il existe un dictionnaire, c'est justement parce que les mots ne s'adaptent pas au gré du vent. Et s'il y a plusieurs sens, le dico est là pour les donner (hormis les notions évidemment).

Je n'ai jamais dit qu'il fallait changer la définition du dictionnaire, mais l'enrichir, oui, parce qu'une langue qui n'évolue plus est une langue morte.

Je vais prendre un exemple concret: tu sais ce qu'est une patate? Demande à ton entourage d'aller chercher une patate dans un magasin, ils reviendront avec une pomme de terre. Pourtant, une patate, à la base, c'est ce qu'on appelle une patate douce, et le dictionnaire le reconnait ainsi, mais ajoute l'analogie à la pomme de terre.



Ce que je dis, moi, c'est qu'un botaniste qui me parle de patate, j'entends "patate douce", alors que si c'est la caissière de mon hyper qui me parle de patate, je me doute qu'elle parle sans doute de pomme de terre. Quand un mot inexact devient fortement usité, il mérite sa place dans le dictionnaire, à coté de la définition première, à mon humble avis, et à l'avis également de ceux qui font les dictionnaires, justement.


Si un dictionnaire disait clairement : "physicien est un terme qui peut aussi désigner n'importe quelle personne qui a fait quelques expériences dans son coin", je t'aurais dit, en effet, mais là ce n'est pas le cas je crois.

Le fait est qu'il ne l'exclue pas non plus. :mrgreen:


Parce que c'est évident pour eux. Il ne précise pas la mécanique physique parce qu'en tant que physicien c'est dans leur paradigme. Par contre ils vont préciser le type de mécanique de la physique, comme la mécanique des fluides ou la mécanique quantique.

Au temps pour moi, je ne peux pas parler de discipline séparée, c'est faux. Effectivement, la mécanique est une branche de la physique, appliquée au corps et fluides (la mécanique quantique étant à part) mais à la base, la mécanique, c'est lié aux machines, avant de devenir une science, donc de toute façon, pour en revenir à la question première, "mécanicien" se dit bien sans forcément être précisé: http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/generic/cherche.exe?15;
s=1888436925
;
;
et les deux définitions existent. Aussi, on ne parle donc pas de "mécanicien physicien" mais de "physicien en mécanique". (désolé de l'erreur sur ma précédente réponse, mais je persiste et signe sur le terme "mécanicien")




Mais non, je n'ai pas dit ça! Tu es le roi de l'extrapolation dis-donc! ;
)
J'ai dit que pour avoir un titre défini dans une discipline universitaire, il faut avoir été validé par des universitaires spécialistes de cette discipline. Comme la philo, l'Histoire, la géo, la physique, etc... sont tous des disciplines universitaires, cqfd.

jusque là je te suis, si on parle de "titre" dans le sens "docteur" par exemple.


Rajoutons si tu veux qu'aujourd'hui, toute discipline intellectuelle est forcément universitaire ou n'est pas, donc par syllogisme en effet tout titre intellectuel doit être universitairement validé en tant que tel. Sauf erreur de ma part, tu ne travailles pas dans un domaine intellectuel, mais je crois que tu as comme tout le monde suivi des cours et que j'ose espérer que si les profs qui t'avaient donné ces cours n'avaient pas eu leur titre validé ça te plairait moyen. Pourquoi, parce qu'ils t'ont enseigné une base intellectuelle que tu as ensuite réutiliser pour l'approfondir.

Oui et non. Oui parce que j'ai suivi des études avec des profs agrégés mais aussi avec certains venant du privé, sans un niveau universitaire équivalent aux autres. Ils ont été embauchés car ayant été reconnus par l'IUT où j'ai étudié. Idem pour ma formation en entreprise, les personnes avec qui j'ai eu une formation "méthode" étaient bien plus à même de parler de ce domaine (intellectuel? Selon ton point de vue, je ne sais pas, mais demandant de la méthode, des connaissance et une capacité d'analyse, certainement). Bref, j'ai quand même l'impression que, pour toi, hors du système universitaire, point de salut, mais je crois que c'est lié à ton cursus d'Historien où finalement seule la validation des pairs donne la crédibilité, là où dans d'autres domaines, les résultats sont juges de paix également.


PS: je répète que j'espère que personne ne pense que je lie intelligence et culture à titre universitaire et à compétences. Tous ces éléments ne sont pas forcément liés et on peut très bien être à la fois cultivé, compétent dans son domaine et intelligent sans être universitaire ou avoir un titre universitaire!

On est bien d'accord. Mais en quoi quelqu'un qui est extrêmement pointu dans un laboratoire privé de physique, sans avoir été plus loin qu'une licence, par exemple, devrait être moins reconnu qu'un universitaire qui a très peu publié?



enfin, pour en revenir aux mots, n'oublie pas: Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose sous un autre nom sentirait aussi bon.
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Message par Baalberith Mar 13 Nov 2012 - 6:59

Je n'ai jamais dit qu'il fallait changer la définition du dictionnaire, mais l'enrichir, oui, parce qu'une langue qui n'évolue plus est une langue morte.

Je vais prendre un exemple concret: tu sais ce qu'est une patate? Demande à ton entourage d'aller chercher une patate dans un magasin, ils reviendront avec une pomme de terre. Pourtant, une patate, à la base, c'est ce qu'on appelle une patate douce, et le dictionnaire le reconnait ainsi, mais ajoute l'analogie à la pomme de terre.



Ce que je dis, moi, c'est qu'un botaniste qui me parle de patate, j'entends "patate douce", alors que si c'est la caissière de mon hyper qui me parle de patate, je me doute qu'elle parle sans doute de pomme de terre. Quand un mot inexact devient fortement usité, il mérite sa place dans le dictionnaire, à coté de la définition première, à mon humble avis, et à l'avis également de ceux qui font les dictionnaires, justement.

Mais justement, c'est le dico (général ou/et spécialisé) qui est le seul apte à juger de cela, en tant que vecteur des autorités compétentes en la matière, càd les scientifiques.


Le fait est qu'il ne l'exclue pas non plus.

Arrête, comment veux-tu dans une définition exclure tout ce à quoi pourraient penser les gens?! Il lui faudrait des millions de pages! On ne raisonne pas par l'absurde en lexicologie et linguistique pour le coup.


Au temps pour moi, je ne peux pas parler de discipline séparée, c'est faux. Effectivement, la mécanique est une branche de la physique, appliquée au corps et fluides (la mécanique quantique étant à part) mais à la base, la mécanique, c'est lié aux machines, avant de devenir une science, donc de toute façon, pour en revenir à la question première, "mécanicien" se dit bien sans forcément être précisé: http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/g ... 88436925;
;
et les deux définitions existent. Aussi, on ne parle donc pas de "mécanicien physicien" mais de "physicien en mécanique". (désolé de l'erreur sur ma précédente réponse, mais je persiste et signe sur le terme "mécanicien")

Etymologiquement ce peut être cela ou le fait d'étudier le mouvement, donc pour le coup le terme est assez polysémique. Encore une fois, charge au dictionnaire de l'expliquer et de définir.


jusque là je te suis, si on parle de "titre" dans le sens "docteur" par exemple.

Ca va faire une semaine que je ne parle que de ça sur ce sujet: le titre, l'appellation, je ne vois pas d'autres termes là tout de suite, mais c'est ça. Je ne parle pas de la compétence dans un domaine dans l'absolu, encore une fois, mais de sa reconnaissance à travers un titre.


Ils ont été embauchés car ayant été reconnus par l'IUT où j'ai étudié.

Et selon quels critères à ton avis? je te laisse deviner: le TITRE. Lui-même délivré par des universitaires, on tourne en rond.


Bref, j'ai quand même l'impression que, pour toi, hors du système universitaire, point de salut, mais je crois que c'est lié à ton cursus d'Historien où finalement seule la validation des pairs donne la crédibilité, là où dans d'autres domaines, les résultats sont juges de paix également.

Non, pas "point de salut", j'aime juste que les choses soient logiques. Le titre est délivré obligatoirement par des gens habilités à le donner, issus eux-mêmes d'une formation universitaire dans le cas d'un domaine intellectuel. Si c'est manuel/technique, dans ce cas le titre est donné par un spécialiste dans ce domaine, non universitaire. Comme les exemples du début de ce sujet étaient bien du domaine de l'intellect, le titre est bien universitaire. Voilà en gros ce que je dis depuis plusieurs jours et je pense que c'est logique non? ;
)



On est bien d'accord. Mais en quoi quelqu'un qui est extrêmement pointu dans un laboratoire privé de physique, sans avoir été plus loin qu'une licence, par exemple, devrait être moins reconnu qu'un universitaire qui a très peu publié?

Moins reconnu en quoi? là est tout le problème? Je parle de titre et de légitimité disciplinaire. Cette personne dont tu parles serait très apte dans son domaine où elle est compétente, mais pas en général en physique, car elle n'aurait certainement pas le niveau d'un vrai physicien (càd quelqu'un qui a à la fois une connaissance générale et éventuellement un compétence spécialisée en plus). maintenant on parle dans le vide car ton exemple est assez vague.
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Message par  Mar 13 Nov 2012 - 11:27

L'Université tend à concentrer beaucoup de choses, mais elle n'est pas exclusive. Les définitions d'un philosophe ou d'un historien sont variables dans le temps, et tiennent plus d'une reconnaissance générale et de méthode que d'une sanction académique dans l'absolu. On appelle communément Grégoire de Tours ou Michelet des historiens, pourtant le premier fut d'abord évêque et le second archiviste. Et les exemples sont légion, l'histoire et la philosophie ayant été longtemps contingentes aux Lettres ou aux humanités sans constituer des disciplines indépendantes.



L'Université exerce un contrôle qualitatif à travers la remise de titres sanctionnant une étude ou une recherche (licencié, agrégé, docteur...) mais n'a pas de monopole sur les qualités (historiens, philosophe, économiste etc.) qui ne peuvent être laissées qu'à l'appréciation générale.
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Message par Baalberith Mar 13 Nov 2012 - 19:08

On appelle communément Grégoire de Tours ou Michelet des historiens, pourtant le premier fut d'abord évêque et le second archiviste. Et les exemples sont légion, l'histoire et la philosophie ayant été longtemps contingentes aux Lettres ou aux humanités sans constituer des disciplines indépendantes.

Je l'ai déjà dit tout ça, d'ailleurs je me cite: "Après, il faut voir aussi que la définition des mots évolue avec la société et validée elle-même par les ouvrages indiqués et qu'être philosophe, historien il y a 3 siècles n'a rien à voir avec être historien aujourd'hui, ne serait-ce que par l'évolution des disciplines et le nombre de gens qui s'y adonne. Voilà pourquoi aujourd'hui des titres, grades et cie sont là pour recadrer les choses. On dit souvent que Tacite est un historien romain, bon quand on connaît ses oeuvres, d'un point de vue historique ça fait assez sourire comme travail."

En d'autres termes, l'Histoire est devenu, comme la philo, une discipline intellectuelle universitaire, alors qu'elle ne l'était pas avant. Pour le cas de Michelet, c'est autre chose, c'est l'évolution de l'Histoire comme discipline universitaire qui est ici abordé (cf. littéraire ->
scientifique, notamment).


L'Université exerce un contrôle qualitatif à travers la remise de titres sanctionnant une étude ou une recherche (licencié, agrégé, docteur...) mais n'a pas de monopole sur les qualités (historiens, philosophe, économiste etc.) qui ne peuvent être laissées qu'à l'appréciation générale.

Le titre c'est la qualité, ou plutôt la qualité sans titre aujourd'hui n'est qu'un leurs ou ronflement d'ego injustifié.
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Message par Necrowarrior Mar 13 Nov 2012 - 21:38

Baalberith a écrit:Mais justement, c'est le dico (général ou/et spécialisé) qui est le seul apte à juger de cela, en tant que vecteur des autorités compétentes en la matière, càd les scientifiques.

Le fait est qu'il intègre ces usages "abusifs", et que cette intégration se fait à cause de l'usage par un nombre suffisamment important de personnes. Ce n'est donc pas le dictionnaire lui-même qui créé le sens du mot, il en retranscrit simplement l'usage, du spécialiste ou des profanes assez nombreux.


Arrête, comment veux-tu dans une définition exclure tout ce à quoi pourraient penser les gens?! Il lui faudrait des millions de pages! On ne raisonne pas par l'absurde en lexicologie et linguistique pour le coup.

D'où l'intérêt d'une définition précise. Mais dans notre cas (le physicien) la définition ne précise pas qu'on ne peux retenir que des diplômés universitaires dans celle-ci.


Etymologiquement ce peut être cela ou le fait d'étudier le mouvement, donc pour le coup le terme est assez polysémique. Encore une fois, charge au dictionnaire de l'expliquer et de définir.

ah, non, l'étude du mouvement, c'est la cinématique. La mécanique en tant que domaine scientifique, c'est l'étude des corps (qui comprend donc la cinématique, la statique...)


Et selon quels critères à ton avis? je te laisse deviner: le TITRE. Lui-même délivré par des universitaires, on tourne en rond.

définie clairement ce qu'est un titre, alors! "physicien" n'est pas un titre. "docteur en physique" en est un (Titre: appellation d'une charge, d'une fonction, d'un grade (docteur, directeur, professeur...) ). Dans mon exemple, avant d'enseigner, mes professeurs n'avaient pas forcément de titre, justement, seulement des compétences qui ont été reconnues.


Non, pas "point de salut", j'aime juste que les choses soient logiques. Le titre est délivré obligatoirement par des gens habilités à le donner, issus eux-mêmes d'une formation universitaire dans le cas d'un domaine intellectuel. Si c'est manuel/technique, dans ce cas le titre est donné par un spécialiste dans ce domaine, non universitaire. Comme les exemples du début de ce sujet étaient bien du domaine de l'intellect, le titre est bien universitaire. Voilà en gros ce que je dis depuis plusieurs jours et je pense que c'est logique non? ;
)

Non, parce que ça ramène au problème de l'oeuf et de la poule. Qui a donné le "titre" (dans le sens où tu l'entends toi) d'historien aux premiers historiens?




Moins reconnu en quoi? là est tout le problème? Je parle de titre et de légitimité disciplinaire. Cette personne dont tu parles serait très apte dans son domaine où elle est compétente, mais pas en général en physique, car elle n'aurait certainement pas le niveau d'un vrai physicien (càd quelqu'un qui a à la fois une connaissance générale et éventuellement un compétence spécialisée en plus). maintenant on parle dans le vide car ton exemple est assez vague.

Oui, l'exemple est un peu vague, pour toi, on ne peut réclamer une reconnaissance que par la preuve de sa connaissance intégrale du domaine, et une spécialisation. Ceci dit, si la personne en question ne souhaite être reconnue que pour la spécialisation en question, où est le problème?
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Message par Baalberith Mer 14 Nov 2012 - 12:21

Le fait est qu'il intègre ces usages "abusifs", et que cette intégration se fait à cause de l'usage par un nombre suffisamment important de personnes. Ce n'est donc pas le dictionnaire lui-même qui créé le sens du mot, il en retranscrit simplement l'usage, du spécialiste ou des profanes assez nombreux.

Bien sûr, mais je ne te parle pas des mots courants de la langue française, je te parle de titre et termes scientifiques, administratifs...


ah, non, l'étude du mouvement, c'est la cinématique. La mécanique en tant que domaine scientifique, c'est l'étude des corps (qui comprend donc la cinématique, la statique...)

Je te parle de la base du mot hein, voilà pourquoi j'ai pris la peine de préciser étymologiquement. Ex: dictionnaire de 1680 de RICHELET: "Mécanique, relatif aux lois du mouvement". C'est pour ça que j'avais dit avant aussi que les mots évoluent, mais que c'est le dico qui sanctionne l'évolution en question. Enfin, je crois qu'on est d'accord sur ce point, donc on tourne en rond...


définie clairement ce qu'est un titre, alors! "physicien" n'est pas un titre. "docteur en physique" en est un (Titre: appellation d'une charge, d'une fonction, d'un grade (docteur, directeur, professeur...) ). Dans mon exemple, avant d'enseigner, mes professeurs n'avaient pas forcément de titre, justement, seulement des compétences qui ont été reconnues.

A défaut de trouver une définition là, rapidement, je dirais: "Appellation désignant un spécialiste d'une discipline de manière générale, telle que légitimée par la reconnaissance officielle de la profession de cette discipline, sous réserve des concours et/ou diplômes inhérents à cette reconnaissance". C'est un peu ronflant, mais bon...


Qui a donné le "titre" (dans le sens où tu l'entends toi) d'historien aux premiers historiens?

Ca m'a toujours fait marré cette remarque de l'oeuf et la poule. On dit qui des deux est le premier, sous-entendu: pas de réponse. Mais l'oeuf et la pouel existent bien, donc forcément il y a une réponse. Elle est où? L'évolution, tout simplement. Là c'est pareil. Au début/milieu du XIXe, on a défini l'Histoire comme une profession (universitaire) en incluant dedans tous ceux qui étaient à l'époque les plus aptes, càd les professeurs d'Histoire (car la discipline existait avant évidemment). Avec l'évolution de cette discipline universitaire, les capacités et les caractéristiques, les exigences disciplinaires sont également développées et la sélection s'est faite de plus en plus normalisée et précise, crédible. Voilà pourquo à partir en gros du début XXe, on a pu avoir des Historiens vraiment dignes de ce nom. Aujourd'hui la machine est rodée.


on ne peut réclamer une reconnaissance que par la preuve de sa connaissance intégrale du domaine, et une spécialisation

Non, "par la reconnaissance suffisante du domaine, suffisance légitimée par le titre". La spécialisation n'est pas obligatoire mais logique.



PS: t'es quand même conscient qu'à nous ou presque en une semaine, on a dû faire fuir tous les petits nouveaux qui n'avaient pas compris ce qu'était PC dans le fond! :ouaip:
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Message par Necrowarrior Jeu 15 Nov 2012 - 23:51

Baalberith a écrit:A défaut de trouver une définition là, rapidement, je dirais: "Appellation désignant un spécialiste d'une discipline de manière générale, telle que légitimée par la reconnaissance officielle de la profession de cette discipline, sous réserve des concours et/ou diplômes inhérents à cette reconnaissance". C'est un peu ronflant, mais bon...

Le truc c'est que j'ai beau chercher dans différents dicos, je ne vois pas de définitions qui ressemble à la tienne, en tout cas aucun qui donne pour exemple "philosophe" "historien". Le plus proche que j'ai trouvé c'est encore "D. − [Constr. avec un compl. prép. de]

1. Nom ou expression qui qualifie une personne. Le titre d'ami, de bienfaiteur, de citoyen, d'époux, d'héritier, de père, de tuteur;
s'attribuer, donner, mériter le titre de;
prétendre au titre de.
" mais à chaque fois, je trouve quelque chose dans le genre également: B. −

1. Nom d'une charge, d'un office, d'une fonction ou d'un grade. Titre universitaire;
titre d'agrégé, de professeur, de docteur;
titre de recteur, de conservateur;
titre de directeur, de président;
titre de député, de ministre, de secrétaire d'état, de sénateur, de maire;
titre de général, de colonel.


Je crois que tu as une vision du titre qui n'est pas celle qu'entends le dictionnaire, voilà tout.


Ca m'a toujours fait marré cette remarque de l'oeuf et la poule. On dit qui des deux est le premier, sous-entendu: pas de réponse. Mais l'oeuf et la pouel existent bien, donc forcément il y a une réponse. Elle est où? L'évolution, tout simplement. Là c'est pareil. Au début/milieu du XIXe, on a défini l'Histoire comme une profession (universitaire) en incluant dedans tous ceux qui étaient à l'époque les plus aptes, càd les professeurs d'Histoire (car la discipline existait avant évidemment). Avec l'évolution de cette discipline universitaire, les capacités et les caractéristiques, les exigences disciplinaires sont également développées et la sélection s'est faite de plus en plus normalisée et précise, crédible. Voilà pourquo à partir en gros du début XXe, on a pu avoir des Historiens vraiment dignes de ce nom. Aujourd'hui la machine est rodée.

Je suis tout à fait d'accord sur l'évolution qui a mené jusqu'à aujourd'hui, l’œuf ou la poule, c'était rhétorique (d'ailleurs, c'est l’œuf, si l'on en croit Darwin), là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est sur le fait qu'aujourd'hui la machine soit tellement bien rodée qu'elle puisse se suffire à elle-même, sans aucune forme de "sang neuf", comme s'il s'agissait d'une entité hors du monde. Ceci dit, si c'est vraiment le cas, et qu'il ne peut plus aujourd'hui y avoir de (r)évolution, de remise en cause des méthodes, ça ne peut que devenir intellectuellement stérile à long terme.




PS: t'es quand même conscient qu'à nous ou presque en une semaine, on a dû faire fuir tous les petits nouveaux qui n'avaient pas compris ce qu'était PC dans le fond! :ouaip:

ah les cons, ils ont cru qu'on parlait de Black Metal sur ce forum, quelle bande de naïfs! ;
)
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Message par Baalberith Dim 18 Nov 2012 - 12:14

Je trouve ça assez juste, d'ailleurs le milieu universitaire, que j'ai fréquenté avant de me préoccuper d'autre chose, repose essentiellement là-dessus en histoire. "Avoir été élève de...", "Avoir eu untel et untel dans son jury", "Venir de telle ou telle université/prépa...", etc... bref, ce qui donne de la crédibilité ce n'est pas ce qu'on fait c'est qui nous juge et d'où on vient. Pourtant, et je dis ça de façon parfaitement humble, et je pense que Baal va sauter au plafond, mais l'érudition et l'apprentissage de méthodes académiques n'empêche absolument pas de raisonner comme un bulot. Même si je sais qu'il a bien précisé ne pas confondre titre et intelligence plus haut. De là un gros problème, beaucoup de profs des années 60 furent en réalité cooptés et je doute très sérieusement de leur honnêteté et de leur crédibilité. Comme je le prends souvent à titre d'exemple, désolé de revenir là dessus, quand je vois que les contemporainistes considèrent Milza comme une référence alors qu'il s'agit uniquement de l’œuvre malhonnête d'un antifasciste adoubé spécialiste par d'autres types malhonnêtes, bon ben voila quoi (Je me réfère à l'ouvrage Les fascismes, pleins de petites piques foireuses...). Le poids du politiquement correct et du carriérisme est tel en histoire (pire en philo je crois savoir), que j'ai de sérieux doutes sur bon nombre de prétendus spécialistes. Et je ne prêche pas ici pour ma paroisse, mais il suffit à certains de mettre leur nom sur une pétition contre telle ou telle brebis galeuse (Gougenheim ou Pétré-Grenouilleau par exemple) pour espérer ramasser quelques miettes de la part de leurs maîtres. C'est pathétique. L'académisme et la volonté de faire parti de la "bonne société" finissent, tôt ou tard, par ronger les individus. Au moins dans des domaines plus techniques, on est jugé directement sur ce qu'on fait, en ce sens j'aime beaucoup les "inventeurs" car l'invention est une affaire de technique, si ça fonctionne, alors on est reconnu pour ce qu'on fait.

Entièrement d'accord avec tout ça, donc je ne saute pas au plafond. Je n'ai aps grand chose à rajouter. Comme je l'avais dit, pour moi le titre délivré par une université est indispensable pour la crédibilité, mais avoir ce titre ne signifie pas que l'on est crédible à 100%. Je me répète: avoir un permis de conduire limite els accidents, ça ne veut pas dire qu'il n'y en a plus. Donc qu'il y ait des truffes chez les universitaires, que certaines périodes (je pense par exemple aux années 50 à 70 avec la marxisation de la profession comme tu le sais) aient été parfois contreproductives, encore une fois je plussoie. Enfin, que le milieu universitaire soit crapuleux, je suis encore d'accord, c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai refusé d'y rentrer en tant que tel. Bref, je suis d'accord.


Là où je rejoins aussi Necrow, c'est sur le fait qu'en réalité, et je me souviens qu'on me l'a dit très clairement en cours d’historiographie, le terme "d'historien" n'est absolument pas réservé à des gens ayant des titres, ou alors ma mémoire défaille. Le terme d'historien désigne une personne qui étudie l'histoire, produit une recherche en rapport avec l'histoire. La profession d'historien n'existe pas officiellement, même si les historiens considèrent qu'ils exercent une profession à part entière (avec un cursus, donc). J'entends par là qu'on est "enseignant-chercheur en histoire", "enseignant en histoire", mais pas "historien".

Oui, parce que l'historiographie recontextualise les historiens dans leur époque et donc que comme la discipline a fortement évolué depuis l'Antiquité... Moi je parlais bien de la validité du titre aujourd'hui, c'est-à-dire depuis quelques décennies.
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Message par Seigneur Sven Jeu 23 Mai 2013 - 18:12

Baalberith a écrit:par contre, et sans vouloir réouvrir le débat ou heurter la sensibilité de certains, il me semble qu'il ne soit pas historien (mais essayiste, un truc comme ça).


J'ai hésité à répondre à ta remarque tellement je la trouve déplacée.



Comme tu le sais très bien, historien ce n'est pas une profession. J'entends par là qu'on peut être professeur d'histoire, enseignant-chercheur en histoire, mais que historien est un raccourcis dans les deux cas.



Je considère pour ma part que DV est historien. A partir du moment où il a été reconnu par d'autres historiens comme tels (je pense par exemple à Jerphagnon, Conrad ou Lugan qui pour leur part ont des diplômes universitaires), qu'il a dirigé une revue d’histoire de qualité, animé une émission dédiée à l'histoire sur Radio Courtoisie et écrit plusieurs dizaines d'ouvrage sur des sujets très variés. On parle pas de Pierre Bellemarre quand même... Il a même eu un prix historique...



Mais j'ai presque envie de te dire que si Stora, ce gauchiste pro-FLN est historien pour toi (par exemple), alors oui cette étiquette deviendrait du coup infamante pour DV qui est bien au dessus de la putasserie universitaire.



DV est un homme libre, un homme hors de son temps, une résurgence de l'Ancien monde dans le pourrissement de la modernité libérale. DV est surement au-delà de "l'historien" car sa passion pour l'histoire et son œuvre dédiée à l'histoire ne l'a pas conduit à être un individu contemplatif mais un homme d'action, un homme qui fait l'histoire. Toute sa vie a été dédiée à "faire l'histoire", depuis le putsch des généraux jusqu'à son sacrifice de ce mardi. L’œuvre de Venner est aussi "philosophique" dans le sens où elle est imprégnée d'une vision du monde (qu'on ressentait dans le Choc de l'histoire mais aussi dans ses éditos et le choix de ses sujets d'étude par exemple).



Le geste de DV est un appel à "faire l'histoire" et je me retrouve tout à fait dans sont état d'esprit. Non seulement son influence sur la Nouvelle Droite (qui a contribué à ma formation intellectuelle et politique) est énorme, mais il a compris que l'histoire ce n'était pas seulement analyser le passé... A l'inverse d'un Francis Fukuyama qui proclamait la fin de l'histoire, Venner quant à lui à toujours œuvré à faire tourner la roue du temps. Incompris, il l'est de beaucoup, et je m'en rend compte, mais l'important n'est pas là. Le sang versé dans un temple de l'Européanité dédié à Minerve puis à la Vierge retentit pour nous tous comme un Symbole fort et nous engage à honorer sa mémoire et à continuer le combat.



L'histoire se déroule maintenant.
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Message par Baalberith Jeu 23 Mai 2013 - 21:00

A partir du moment où il a été reconnu par d'autres historiens comme tels (je pense par exemple à Jerphagnon, Conrad ou Lugan qui pour leur part ont des diplômes universitaires), qu'il a dirigé une revue d’histoire de qualité, animé une émission dédiée à l'histoire sur Radio Courtoisie et écrit plusieurs dizaines d'ouvrage sur des sujets très variés.

Comme je l'ai déjà dit, la reconnaissance dont tu parles a un nom: diplômes et concours universitaires. C'est à cela qu'ils servent, sinon ils n'existeraient pas. Pour être reconnus comme historiens, on doit l'être par ses pairs et pour se faire, on doit avoir diplôme(s) et concours adéquat(s). Venner, après vérification, était un ancien militaire qui s'est passionné pour l'Histoire avec un bagage d'analyste en arts d'après ce que j'en ai lu, bien lui en fasse, il n'y a pas de mal? mais ça ne fait pas de lui un historien. A. Decaux a suivi un cursus de droit et est journaliste, lui aussi s'est passionné pour l'Histoire et il a un talent indéniable dans le domaine (au passage certainement aussi voire plus reconnu que Venner par les historiens), mais...ce n'est pas un historien.

Le problème c'est que toi comme beaucoup avaient tendance a mettre du subjectif dans vos considérations. J'en veux pour preuve ces passages: "DV est surement au-delà de "l'historien" "qui est bien au dessus de la putasserie universitaire" "DV est surement au-delà de "l'historien"". Pour toi il y a donc une connotation positive dans l'historien, presqu'une sublimation du travail sur l'Histoire. Mais ce n'est pas le cas. Tu n'aimes pas Stora, tu hais Milza, mais l'idéologie et le copinage n'ont rien à voir avec la fonction. Le milieu universitaire est un milieu pourri, je l'ai justement évité pour cela donc je te rejoins parfaitement là-dessus.

Mais...



Stora:

Docteur en histoire en 1978 à l'EHESS

enseigne l'histoire du Maghreb et de la colonisation française (Indochine-Afrique)

co-dirige l'Institut Maghreb-Europe à Paris VIII-St Denis depuis 1990. Il a également enseigné à l'INALCO et, actuellement, est en poste à l'université Paris XIII



Milza:

Agrégé d'Histoire

Docteur ès-lettres

Professeur agrégé d'histoire au lycée Michelet de Vanves.

Attaché de recherches au CNRS.

Assistant, puis Maître assistant à l'IEP de Paris.

Professeur à l'IEP de Paris.

Directeur du Centre d'Histoire de l'Europe du Vingtième Siècle (CHEVS) à la Fondation Nationale des Sciences Politiques.



Alors l'engagement idéologique de ces certaines de ces gens, leurs copinages variés, leur engagement humanitaire ou je ne sais quoi n'ont rien à voir avec le fait qu'ils soient ou non historiens. Ce sont des historiens, parce qu'ils ont fait des études d'Histoire et ont validé leur parcours de manière à être reconnus comme historien par leurs pairs. Après, certains peuvent être de mauvais historiens (je pense pas que ce soit à toi ou à moi de l'affirmer, ce serait je crois très présomptueux), mais ce sont des historiens. Venner était certainement quelqu'un de très doué en Histoire, dont le travail est salué par des historiens, mais il n'était pas historien lui-même.

Et au passage, diriger une revue d'Histoire (y'en a combien d'ailleurs des revues d'Histoire!) ne fait pas de toi un historien.


On parle pas de Pierre Bellemarre quand même...

Manichéisme, quand tu nous tiens...


Il a même eu un prix historique...

L'un des derniers Medaille Fields (Edward Witten) est d'abord un physicien. Il est très doué en maths (évidemment), mais il n'est pas mathématicien à part entière. Nombre d'écrivains ont eu des prix historiques et ne sont pas historiens. CQFD


L'histoire se déroule maintenant.

C'est un slogan de publicité? Hum, ça veut dire quoi ça?


DV est un homme libre, un homme hors de son temps, une résurgence de l'Ancien monde dans le pourrissement de la modernité libérale. DV est surement au-delà de "l'historien" car sa passion pour l'histoire et son œuvre dédiée à l'histoire ne l'a pas conduit à être un individu contemplatif mais un homme d'action, un homme qui fait l'histoire. Toute sa vie a été dédiée à "faire l'histoire", depuis le putsch des généraux jusqu'à son sacrifice de ce mardi. L’œuvre de Venner est aussi "philosophique" dans le sens où elle est imprégnée d'une vision du monde (qu'on ressentait dans le Choc de l'histoire mais aussi dans ses éditos et le choix de ses sujets d'étude par exemple).

J'en ai la larme à l'oeil: mais dis-donc, Dieu existe donc bien!


Le geste de DV est un appel à "faire l'histoire" et je me retrouve tout à fait dans sont état d'esprit. Non seulement son influence sur la Nouvelle Droite (qui a contribué à ma formation intellectuelle et politique) est énorme, mais il a compris que l'histoire ce n'était pas seulement analyser le passé...

Et c'est ça être historien pour toi? Alors en effet, il faut revoir complètement la définition! L'historien c'est un scientifique dans sa démarche intellectuel, certainement pas un combattant de je ne sais quoi. Même si certains historiens sont des combattants également (je pense notamment à Stora parmi tant d'autres), ça a toujours été un point qui me rebute. Un historien, comme tout scientifique, doit être neutre, non engagé, sinon il se fourvoie, peut-être pas dans son travail, mais en tout cas moralement. Si c'est le combat qui les intéressent, ils n'ont qu'à faire de la politique, pas de l'Histoire, ou alors ils défendent la discipline historique pour ce qu'elle est et pas pour les conséquences idéologico-morales qu'elles impliquent (ce qui d'ailleurs n'empêche pas d'être historien et d'avoir des idées politiques ou du genre, mais ça reste en dehors de son métier).
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Message par Seigneur Sven Jeu 23 Mai 2013 - 21:27

Ce qui nous opposera toujours, c'est justement que je ne considère pas l'université comme le seul lieu capable de définir ce que nous sommes. Les diplômes ont surtout un objectif professionnel. L'agrégation a été créée comme tu le sais pour recruter une élite au sein de la fonction publique selon des critères académiques. Le doctorat est un diplôme qui s'obtient après des années d'étude d'un sujet très spécifique. Les possesseurs de ses diplômes sont historiens de fait. Mais leur contribution à la discipline historique est parfois proche du néant.



Je suis d'accord lorsque tu dis que l'historien doit être neutre le plus possible (à vrai dire c'est également ce que je pense) mais des gens qui sont des historiens officiels ne le sont pas forcément. Du coup, je serais presque d'accord avec toi si le système universitaire était neutre lui même. Or ce n'est pas le cas.



A partir du moment où l'université, comme la justice ou les médias sont au mains de gens qui se cooptent, alors il est "normal" que certaines personnes se réalisent à l'extérieur de ce système et contribuent à l'histoire en dehors du cadre académique. C'est le cas de DV.



Autre objection, Hérodote est bien considéré comme le "père de l'Histoire" par exemple. Or, pour faire preuve de mauvais esprit, Hérodote n'est pas agrégé d'histoire. Hérodote est considéré comme historien car il parle du passé et son œuvre à une vocation éminemment politique, comme tu le sais. On pourrait dire la même chose sur Polybe ou Flavius Joséphe. C'est un critère moderne et restrictif qui conduit à estimer que seule l'université, qui n'est pas une institution de toute éternité, ni infaillible, ni neutre, ni parfaite, peut définir qui est qui. Je suis le premier à pester contre les titres abusifs, mais dans le cas de DV, sa contribution à la discipline par ses livres, articles, etc... m'autorise à le considérer (et je ne suis pas le seul) comme un "historien". Et si tu ne le reconnais pas comme un historien au sens "académique" alors tu peux le reconnaître comme un historien au sens antique. Au fond il aurait préféré ça. ;
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Message par Baalberith Jeu 23 Mai 2013 - 21:50

Ce qui nous opposera toujours, c'est justement que je ne considère pas l'université comme le seul lieu capable de définir ce que nous sommes.

Si par-là tu entends ce que nous sommes en tant qu'historien, alors on n'est pas d'accord, si c'est en tant que personne, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.


Les diplômes ont surtout un objectif professionnel. L'agrégation a été créée comme tu le sais pour recruter une élite au sein de la fonction publique selon des critères académiques. Le doctorat est un diplôme qui s'obtient après des années d'étude d'un sujet très spécifique. Les possesseurs de ses diplômes sont historiens de fait. Mais leur contribution à la discipline historique est parfois proche du néant.

Mais être historien EST une profession! Ce n'est pas hobby ou une passion, c'est un métier. Tu peux très bien être historien sans apporter quoi que ce soit à la recherche. Je n'ai pas parlé d'historien-chercheur, mais juste d'historien. Un historien est un spécialiste de l'Histoire voire d'une partie surtout de l'Histoire, après ce qu'il en fait et comment il le fait est autre chose. Dumézil a bien plus apporté à la recherche historique (surtout antique et des religions) qu'un bon nombre d'historiens, mais ce n'est pas un historien pour autant.


mais des gens qui sont des historiens officiels ne le sont pas forcément. Du coup, je serais presque d'accord avec toi si le système universitaire était neutre lui même. Or ce n'est pas le cas.

Entièrement d'accord! C'est pour cela que je dis qu'il existe de bons et mauvais historiens (même si ce n’est pas le seul critère retenu pour juger de la qualité d'un historien). J'ai toujours combattu farouchement l'implication morale et idéologique dans les sciences, mais après, si tu es capable de faire les deux sans mêler alors dans ce cas ça me va. Je ne connais pas l'oeuvre de Stora ou d'autres du genre de manière assez forte pour me permettre d'émettre un avis, mais je pense que si ces ouvrages et articles étaient vraiment partiaux, il ne serait pas ce qu'il est. Peut-être suis-je sur ce point un peu trop naïf, je ne sais pas. Bref, ça c'est une autre histoire.


alors il est "normal" que certaines personnes se réalisent à l'extérieur de ce système et contribuent à l'histoire en dehors du cadre académique. C'est le cas de DV.

200% d'accord. c'est exactement ce que je fais d'ailleurs. Et pour Venner, je ne prétends pas qu'il n'est pas historien parce qu'il n'est pas universitaire, mais parce qu'il n'a aucun parcours d'historien et rien pour la valider. heureusement que des historiens non universitaires existent!


Autre objection, Hérodote est bien considéré comme le "père de l'Histoire" par exemple. Or, pour faire preuve de mauvais esprit, Hérodote n'est pas agrégé d'histoire. Hérodote est considéré comme historien car il parle du passé et son œuvre à une vocation éminemment politique, comme tu le sais. On pourrait dire la même chose sur Polybe ou Flavius Joséphe.

Etonnant venant de ta part. Bien sûr que ce ne sont pas des historiens au sens où on l'entend aujourd'hui. Le terme d'historien est à contextualiser. Si Venner avait vécu au IIe siècle de notre ère je serais bien moins enclin à lui nier sa valeur d'historien. Mais c'est un homme d’aujourd’hui (comme tu te plaît à le rappeler d'ailleurs), et donc il doit souscrire à ce qu'est un historien aujourd'hui. La science historique d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celle des Anciens (d'ailleurs, ce n'était pas une science telle qu'on l'entend aujourd'hui).
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