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Du nouveau Pour le suaire de Turin

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Du nouveau Pour le suaire de Turin Empty Du nouveau Pour le suaire de Turin

Message par Wrath Sam 25 Juin 2005 - 4:24

Cérémonie iconoclaste au Muséum national d'histoire naturelle : sur une estrade, l'historien Paul-Eric Blanrue livre le secret de fabrication d'un suaire identique à celui de Turin, que vénèrent nombre de chrétiens. Une recette à la portée "d'une ménagère de moins de 50 ans" , mais aussi "d'un faussaire du Moyen Age" . Prenez un bas-relief en plâtre, que vous recouvrez d'une étoffe de lin humide pour épouser les contours du visage. Tamponnez le tout avec un mélange d'oxyde ferrique et de gélatine, des produits connus des peintres médiévaux ­ et dont la trace a été retrouvée sur le suaire. Ajoutez quelques coulures vermillon pour figurer le sang. Laissez sécher. Déployez. Faites adorer.







Cette démonstration s'inspire d'essais conduits par les "zététiciens" , tels que l'Américain Joe Nickell et les Français Henri Broch et Jacques di Costanzo. La zététique, fondée par le sceptique grec Pyrrhon (365-275 av. J.-C.), étudie de façon scientifique les phénomènes dits "paranormaux" .



Le happening organisé mardi 21 juin par le mensuel Science &
Vie visait à apporter la contradiction aux sindonologues (du grec sindon, linceul), qui assurent que le saint suaire est la preuve physico-chimique de la résurrection du Christ. Ou, à tout le moins, le décalque véritable de son corps supplicié. "Nous avons donc voulu démontrer que la science pouvait être aveuglée par la passion" , indique Matthieu Villiers, directeur de la rédaction de Science &
Vie. Le magazine, qui titre sur le suaire son numéro de juillet, avait aussi convié plusieurs spécialistes pour dire le vrai.





ORIGINE MÉDIÉVALE





"L'ordalie, le jugement dernier sur le suaire, a été apportée par le radiocarbone en 1988" , ironise Paul-Eric Blanrue, qui est aussi président du cercle zététique. Le carbone 14 contenu dans le lin du suaire avait permis de le dater entre 1260 et 1390, soit à l'époque même où il fait son apparition dans la chronique, à Lirey, près de Troyes, dans la collégiale Notre-Dame. Le linceul attire alors suffisamment les foules pour que le pape Clément VII ordonne une enquête. Conclusion : les ostensions sont autorisées à condition que les fidèles soient informés de leur vraie nature de "représentation" , et non de linceul authentique.



Dès le départ, l'Eglise a donc conscience qu'il ne s'agit que d'un artefact, à une époque où la fabrication de reliques, source de revenus considérables, tient de l'industrie. Pourtant, ces documents et la preuve par le radiocarbone sont régulièrement ignorés ou mis en doute par les sindonologues. Les datations ne seraient pas fiables, victimes de contaminations ou effectuées sur des pièces rapportées.



Jacques Evin, qui a élaboré le protocole des datations de 1988, balaie ces objections : "Le lin est une matière fiable, les prélèvements étaient corrects, les échantillons n'étaient pas pollués." Et ces mesures de concentration en vanilline, par feu le chimiste américain Raymond Rogers, publiées en janvier dans Thermochimica Acta ? "Cette concentration chimique varie avec la température. Ce n'est donc absolument pas une preuve" , répond Jacques Evin. D'autant que le suaire a survécu à plusieurs incendies.



L'étoffe elle-même trahit son origine médiévale, indique Jean-Théo Flamme, ancien expert de l'Institut belge de recherche scientifique pour l'industrie et l'agriculture. Ce tissage en chevron implique l'usage d'un métier horizontal à quatre marches, inventé par les Chinois, et "qui n'est apparu au Moyen-Orient qu'à partir du VIe siècle" .



Selon le spécialiste de médecine légale Claude Got, "l'analyse des faux est pédagogique, car elle met en évidence des ressorts constants, dont la surinterprétation des faits" . Les analyses médico-légales menées par les sindonologues cherchent ainsi des lésions aux propriétés présumées inconnues de faussaires du Moyen Age.



Dès lors que le carbone 14 a rendu son verdict, pour Jacques Evin, l'Eglise a raison de refuser de nouvelles expérimentations : "La pièce se dégrade. Ce qui est fondamental, c'est désormais sa préservation. Il s'agit d'une oeuvre d'art."
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Wrath
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Du nouveau Pour le suaire de Turin Empty Re: Du nouveau Pour le suaire de Turin

Message par  Jeu 30 Juin 2005 - 14:25

excellente initiative : elle montre que les faussaires médiévaux avaient de la ressource, et que les fausses reliques c'est facile a fabriquer...



mais bon, je reste sur le concept de photo primitive...parce que le bas-relief, c'est une bonne idée (ça a déjà été expérimenté d'ailleurs) mais le relief et la perspective qui en découlent ne sont pas les mêmes que sur le Saint Suaire.



mais yes c'est bon de remettre les pendules divines à l'heure humaine...
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