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Arthur, roi Païen ou chrétien?

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Arthur, roi Païen ou chrétien? Empty Arthur, roi Païen ou chrétien?

Message par Necrowarrior Lun 28 Nov 2005 - 19:31

tiré d'un fil sur le forum de l'arbre Celtique:


quelques extraits de la thèse de François Kerlouegan "Les destinées de la culture latine dans la Bretagne du 6ème siècle. Recherches sur le De Excidio", concernant la "profondeur" de la romanité et du christianisme des Bretons insulaires à l'époque de Gildas (début du 6ème siècle), donc peu de temps après la période où est supposé avoir vécu Arthur :



"A l’époque de Gildas (début du 6ème siècle), l’Eglise s’est repliée vers l’Ouest et ses contacts avec le Continent paraissent distendus. La grande masse des Bretons est convertie, mais il subsiste des traces de paganisme dans les mœurs et les coutumes. L’organisation épiscopale subsiste, mais le cadre de l’évêché s’est transformé. Ses limites coïncident avec celles de la principauté tribales et bientôt, au moins dans l’Ouest, l’évêque-seigneur sera remplacé par l’évêque-moine. Le monachisme se développe, un certain nombres de fondations sont déjà en place. Bien qu’elle soit plus ou moins coupée du Continent, l’Eglise de Bretagne suit les règles de l’Eglise catholique, mis à part quelques points de discipline et d’organisation."



"Face au départ progressif des légions romaines, à partir de 407, et aux incursions barbares, deux politiques s’affrontent : certains sont partisans de poursuivre la politique des Romains, à savoir l’appel à des fédérés saxons (Vortigern) ;
d’autres, sentant peut-être le danger, s’y opposent farouchement (Ambrosius Aurelianus).

La déromanisation s’est effectuée graduellement et assez tard dans le 5ème siècle. En tout cas, à l’époque de Gildas, c’est chose faite. Dans la réalité bretonne des années 520, l’Empire, mort lui-même en Occident, n’est plus qu’un souvenir."



"Il est vraisemblable qu’un certain vernis de romanité et de christianisme recouvrait la surface de la société mais qu’en profondeur le pays restait celtique et païen, à part évidemment quelques noyaux plus ou moins proches des milieux et des centres ecclésiastiques. Gildas se trouvait de ce fait au contact de deux mondes : celui, le plus proche de l’école et des clercs, d’expression – au moins écrite – latine et d’inspiration chrétienne, d’une part, et celui de la société bretonne d’autre part, où, sous quelques apparences chrétiennes, les lois, les mœurs continuaient le vieux fond celtique et païen et où la communication – essentiellement orale – se faisait dans la langue vernaculaire."



"Gildas ne dit mot d’Arthur et de ses campagnes. Or, cette tradition est ancienne : le personnage d’Arthur, avant d’entrer dans la légende, apparaît dans les plus anciens poèmes ;
Nennius de son côté, attribue la victoire du Mont Badon à Arthur, peut-être d’après un vieux poème gallois contenant une liste de batailles. Or, Gildas parle de l’œuvre de redressement entreprise par Ambrosius Aurelianus, l’Emreis de la tradition galloise, et fait le silence sur le vainqueur du Mont Badon. Y aurait-il eu deux traditions sur la réaction victorieuse des Bretons ? Les clercs romanisés auraient-ils attribué les mérites de la résistance à Ambrosius, Italien d’origine ou Breton pro-romain, plutôt qu’à un chef de souche indigène et de tendance plus « autonomiste » ?"



Autre témoignage sur la religion dans l'île de Bretagne, et plus précisément au Pays de Galles, à l'époque d'Arthur :



"Cet Eltut était de tous les Brittons le meilleur connaisseur de toutes les Ecritures, c'est-à-dire de l’Ancien et du Nouveau Testament, et de toute la doctrine philosophique : la métrique, la rhétorique, la grammaire, l’arithmétique et toutes les sciences ;
de naissance il était un magicien très expert et prévoyait l’avenir" Vie ancienne de saint Samson, 8ème siècle.



Eltut, c'est saint Iltud, disciple de saint Germain d'Auxerre, fondateur du monastère de Lantwit Major dans le Gwent, où furent formés la plupart des saints gallois qui allèrent en Bretagne armorique.

Il est donc contemporain d'Ambroise Aurélien et d'Arthur, et on apprend qu'il était un magicien et un devin. Le terme de "magicien" fut employé après la christianisation pour remplacer le mot "druide". Quant à la divination, c'était une des fonctions de la classe sacerdotale celtique. Elle est occupée en Irlande par les filid.

Iltud aurait donc eu les mêmes compétences que les filid irlandais, et on aurait en Galles le même syncrétisme qu'en Irlande : les druides se sont convertis, mais en conservant certaines de leurs attributions qui ne gênaient pas trop le dogme chrétien.



Alors, chrétiens les Bretons d'Arthur ? En surface, sans doute, mais en profondeur.....


j'aime quand certains argumentent une théorie que je ressent comme étant vraie! ;
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Arthur, roi Païen ou chrétien? Empty Re: Arthur, roi Païen ou chrétien?

Message par Seigneur Sven Lun 28 Nov 2005 - 19:38

Très intéressant!



Je suis totalement d'accord avec la conclusion. D'ailleurs un élément propre aux rois celtes et germains c'est qu'ils donnaient un nom à leur épée.
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Seigneur Sven
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