POSTCHRIST
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Arthur , roi des bretons d'Armorique,

Aller en bas

Arthur , roi des bretons d'Armorique, Empty Arthur , roi des bretons d'Armorique,

Message par Necrowarrior Mer 15 Sep 2004 - 23:14

Arthur , roi des bretons d'Armorique,

par Gwenc'hlan Le Scouezec.

Ed Le Manoir du Tertre, 1998, 670p.



Avec cet Arthur, roi des bretons d'Armorique, le docteur Gwenc'hlan Le Scouezec dont nous connaissions déjà les travaux sur l'imaginaire breton exploré dans toutes ses dimensions, signe ici incontestablement non seulement un monument d'érudition mais un véritable chef d'œuvre au sens des compagnons du devoir, dans la mesure où il sait, appuyé sur des connaissances immenses en histoire locale, en littérature et en linguistique, faire également passer entre les lignes, ce qui manque à quelques ouvrages universitaires, imbus d'objectivité prétentieuse et hypocrite, son engagement raisonné et résolu au service de la culture bretonne.

Sa démonstration pourrait se résumer ainsi: Arthur, dont la plupart des auteurs font un dux bellorum de Domnonée ou du pays de Galles au VIème siècle de notre ère et dont la figure mythique a connu la fortune que l'on sait, est un géant, une figure sacrée protoceltique (un dieu des pierres) du continent dans sa partie Armorique. Nous devons au génie du peuple breton d'avoir fait passer ce mythe dans notre inconscient collectif qu'il habite désormais. Aussi, le royaume d'Arthur ne doit pas grand chose aux Iles Britanniques, il coïncide en effet avec l'expansion des bretons armoricains du Ménez Hom jusqu'au Grand Saint Bernard, et les arguments toponymiques et historiques de Gwenc'hlan Le Scouezec puisés aux sources mêmes des cartulaires et des Chroniques en même temps que dans les traditions locales et surtout dans une prodigieuse connaissance du terrain, sont tout à fait convaincants.

L'auteur insiste notamment, et ses propres travaux rejoignent ici tout à fait l'hypothèse dite Bansard-Payen que nous servons depuis trente ans, sur le rôle capital des Marches armoricaines comprenant Maine, Anjou et le Cotentin et allant jusqu'à l'Ile de Ré.. De même que la Fédération des gaulois d'Armorique s'est étendue avant la conquête romaine sur l'Ouest des Gaules, ce qui lui fait assigner aux deux bonnes villes de Chartres et d'Angers le rôle de pôles de la bretonnité, de même, les Bretons reprenant cette ambition dans le Haut Moyen-Age, sont devenus les maîtres d'une partie du domaine gaulois. Nos analyses convergent encore quand il examine avec précision comment et pourquoi les Plantagenêts ont ensuite récupéré le mythe arthurien, pointant ici avec propos cet aspect cyclique de l'histoire.

Voilà pour nos convergences, passons sur quelques point de discussions possibles: nos localisations de la Fontaine d'Yvain et du pays de Gorre, celles des héros du Lanzelet, la toponymie du Passais et du Mortainais qui viennent parfois entrer en concurrence avec les enquêtes de terrain au demeurant très fouillées de Gwenc'hlan Le Scouezec, (mais il faut compter avec les phénomènes de contamination et les systèmes d'enclaves courant au Moyen-Age), et laissons nous porter par ce qui fait l'intérêt majeur de l'œuvre: la réhabilitation par un celtisant du continent qui n'en réfute pas moins plusieurs de ses devanciers issus de la même veine mais tournés vers les Iles Britanniques, de la figure d'Arthur qu'il enracine vraiment vraiment dans l'histoire et la géographie de l'Armorique (à ne pas confondre totalement avec l'actuelle Bretagne), après avoir mis en évidence les traits constitutifs du mythe et envisagé avec méthode toutes les données de la question, dont la légende du Roi Marc'h qui fait pendant à celle d'Arthur et l'éclaire comme a giorno.



Dans cet esprit, l'auteur examine avec pertinence en traitant du mythe du Graal, les recouvrements de l'ancienne tradition celte et de la culture chrétienne. Les chrétientés celtiques ont eu leur heure de gloire et d'expansion et nombre de récits s'en sont trouvés contaminés.



Sur ce point nous pensons qu'il ne faudrait toutefois pas enfermer par trop le mythe arthurien dans la celtitude. S'il en fait l'héritage, il la dépasse de beaucoup et nous connaissons de nombreux travaux qui montrent la contamination des romans arthuriens, par exemple, par les récits orientaux. Arthur est une figure universelle, comme la Table Ronde qu'il a fondée.

Il est vrai, sans toutefois négliger cet aspect des choses, que l'auteur se préoccupe plutôt d'ancrer résolument le roi Arthur comme figure originelle dans les archétypes liés à la pierre (Arz en breton), lui et son doublet Saint Armel, et d'admirer le rôle de conservatoire de la langue bretonne à cet égard dans la transmission du synthème.



Rex Arturus rex futurus, chantait le vieux trouvère normand du roman de Rou, grâce aux éminents travaux de Gwenc'hlan le Scouezec, nous avons maintenant l'avantage, d'en percevoir désormais et la genèse et les avatars. Ceci n'est pas également sans informer notre avenir, mais c'est une autre histoire…





*****



à noter que l'auteur est un néo-druide, donc à prendre avec précaution tout de même!
Necrowarrior
Necrowarrior
Légat de légion
Légat de légion

Messages : 3892
Date d'inscription : 30/03/2004
Localisation : BZH

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum