Le Paganisme vu par les romantiques

par **Necrowarrior** Lun 12 Avr 2004 - 19:10

déjà, qu'est-ce que le romantisme:

Définition du terme et description des mouvements littéraires et artistiques

«D'une manière générale, romantisme signifie une conception de la vie identique à celle qui est spéciale an roman (c.-à-d. aux récits épiques des peuples romans), conception qui s'affranchit de l'étroite réalité et du froid bon sens. Les populations romanes ayant développé, les premières, le génie du moyen âge, on a souvent donné à l'art du, moyen âge le nom d'art romantique, en l'opposant à l'art antique et classique et aussi à l'art moderne;
le calme, la simplicité, la noblesse constituent l'essence de l'art antique, tandis que l'art du moyen âge, qui vise à représenter l'infini, cherche volontiers le sublime, le merveilleux, le fantastique. Le romantisme s'attache donc spécialement au moyen âge, à ses sentiments profondément religieux, à son enthousiasme pour une société chevaleresque, à son amour du miraculeux;
il se soucie plutôt de foi, de sentiment et de fantaisie, que de critique et de mesure. C'est une réaction légitime contre le plat utilitarisme et la sèche compréhension des réalités, qui ne font pas au sentiment et à la fantaisie la part à laquelle ils ont droit. C'est dans ce sens que l'on entend par romantique une conception de la vie qui élargit le cercle étroit de l'existence journalière dans la direction de l'idéal, du sentiment et de l'imagination. Le royaume du merveilleux appartient tout entier aux romantiques: et comme le passé leur semble prêter plus de vraisemblance à leur idéal, ils ont un goût particulier pour l'histoire.

Hegel a donné une explication philosophique du romantisme au point de vue de l'art: cherchant à résumer les différentes phases intellectuelles de l'humanité, il estime qu'il y a eu trois formes dans l'histoire de l'art: la forme symbolique, la forme classique et la forme romantique. À l'origine, l'imagination cherche à s'élever au-dessus de la nature jusqu'au spirituel! mais vainement: l'art, sans matériaux fournis par l'intelligence, ne fait qu'enfanter l'image grossière des formes physiques ou que représenter des abstractions morales: c'est le caractère de l'art simbolique. Dans l'art classique, qui a atteint le plus haut degré de la perfection, c'est, au contraire, l'esprit qui constitue le fond de la représentation, la nature ne fournissant que la forme extérieure;
l'union de la forme et de l'idée fut alors réalisée par une idéalisation de le nature. L'art classique fut ainsi la représentation parfaite de l'idéal et le règne de la pure beauté. Mais l'esprit ne saurait trouver de réalité qui lui corresponde qu'en lui-même, dans le monde intérieur de la conscience: ce n'est que là qu'il jouit de sa nature infinie et de sa liberté. Ce développement de l'esprit qui trouve en lui ce qu'il cherchait auparavant dans le monde sensible, constitue, selon Hegel, le principe fondamental de l'art romantique. La beauté de l'idéal classique, qui est la beauté sous sa forme la plus parfaite et dans son essence la plus pure, n'est plus le but suprême: l'esprit sent que sa vraie nature ne consiste pas à s'absorber dans la forme corporelle! il comprend qu'il doit abandonner la réalité extérieure et se replier sur lui-même pour atteindre la beauté spirituelle qui réside au fond de l'âme, dans les profondeurs de sa nature intime, La beauté ne consiste plus dans l'accord parfait de la forme, et de l'idée, mais dans l'âme elle-même: c'est une beauté purement spirituelle.

À un point de vue plus spécial, on nomme romantisme un grand mouvement philosophique et littéraire qui prit, en Allemagne, au début du XIXe siècle, une signification particulière lorsque quelques jeunes poètes eteritiques créèrent l'école romantique. Il y eut successivement deux groupes: le premier, plus individualiste, à tendances philosophiques et esthétiques, avec les frères Schlegel, Novalis, Schleiermacher, Ludwig Tieck, le philosophe Schelling, Wackenroder;
et le second, plus national et préoccupé d'histoire, avec Arnim, Breritano, les frères Grimm, Uhland. Ils cherchaient tous deux l'essence de l'art et de la poésie dans le merveilleux et dans le fantastique, dans les souvenirs du moyen âge et mime de l'Orient et dans les traditions populaires. Le romantisme triomphe encore dans los poésies de Eichendorff et dans le lyrisme tendrement ironique de Heine;
c'est lui aussi qui a inspiré les progrès de la philologie allemande et le développement des liouvelles écoles historiques. Les créateurs mêmes de l'école romantique donnaient plusieurs sens au mot romantisme. P. Schlegel, dans son étude sur Wilhelm dleister, considère la forme d'art du roman, qui a, selon lui, atteint sa perfection avec Goethe, comme la forme la plus haute de la pensée et de la poésie;
selon lui, la poésie romantique est l'idéal de la poésie. D'autre part, les adeptes de la nouvelle école et Schlegel lui-même attachent le terme de romantique à la désignation de la poésie du moyen âge, spécialement au moyen âge des peuples de langueromane, c.à-d. à la poésie qui emprunte ses éléments aux temps de la chevalerie et au fantastique de cette époque. On arrive ainsi au sens plus général donné au romantisme par l'école: c.-à-d. le domaine de la fantaise, du merveilleux, parés du charme de la poésie. L'esthétique de Hegel a confondu en un seul deux de ces sens, comprenant sous le nom de romantisme la poésie du moyen âge et la poésie nouvelle, extension contre laquelle Vischer s'élève vivement dans son Esthétique, où il fait le départ très net des deux poésies. Elles se confondirent cependant de plus en plus, et l'école romantique allemande, sortant de la littérature et de l'art, prétendit ramener le Moyen Âge non seulement dans la poésie, mais encore dans la vie sociale, la religion et la politique. Cette tentative de réaction contre les principes révolutionnaires, qui avaient voulu organiser l'État et l'Eglise d'après les principes abstraits de la raison, se produisit après 1815 à l'époque de la Restauration! les libéraux s'élevèrent alors contre une pareille prétention, et A. Ruge publia son célèbre Manifeste contre le romantisme. On peut remarquer que les romantiques français étaient royalistes et absolutistes aussi en politique, tandis que leurs adversaires, les classiques, étaient libéraux.»

PHILIPPE BERGER, article "Romantisme", tome 28e, La Grande Encyclopédie, Paris, Société anonyme, n.d. (début 20e)

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par **Necrowarrior** Lun 12 Avr 2004 - 19:22

dans la musique...

Choeurs profanes du romantisme allemand

À l’orée du XIXe siècle, l’émergence du subjectivisme permet au romantisme allemand de mettre un terme à la rationalité du classicisme français qui avait marqué jusque là l’Europe entière. À la recherche d’une nouvelle mythologie, les romantiques redécouvrent leur patrimoine poétique national et trouvent dans le Moyen Âge une source presque inépuisable d’inspiration qui remplacera peu à peu l’Antiquité chère au siècle des Lumières. Le Lied, genre très prisé dans les salons ou les petites sociétés, en réalisant l’union parfaite de la poésie et de la musique devient alors l’expression authentique du romantisme allemand. Dans cette mise en valeur de l’expression subjective, le musicien devient le peintre de ses propres émotions, la création des œuvres étant dictée par une nécessité intérieure étroitement liée aux événements de sa vie intime. Dans la thématique romantique, la Nature et tous les différents aspects qu’elle revêt (montagne, lac, forêt, saisons) sont autant de miroirs où l’artiste contemple son destin.

En destinant ses lieder pour chœur mixte a capella à être chantés en plein-air, Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) scelle l’union de la Nature et de la Musique. En effet, il définit ses chœurs à quatre voix comme la musique la plus spontanée qui soit, pouvant accompagner une promenade en forêt, en barque, dans un pré ou un jardin. L’Opus 48 (1839) entend célébrer le premier jour du printemps et emprunte à Ludwig Uhland (1787-1862) chef de file des poètes souabes très inspirés de littérature médiévale, et au poète autrichien Nikolaus Lenau (1802-1850) des textes à l’atmosphère bucolique. L’Opus 59 (1837-1843) met en musique Die Nachtigall (le rossignol annonciateur du printemps) de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) que Mendelssohn admirait et pu rencontrer à plusieurs reprises. Abschied vom Walde (Adieu à la forêt) sur un texte de Josef von Eichendorff (1788-1857) illustre à la perfection le thème du voyage illustrant l’aspect pessimiste voire inquiet de l’état d’esprit romantique. Le poète projeté dans une nature parfois hostile avec laquelle il entre en communion, part à la rencontre du monde, devient étranger sans jamais retrouver sa patrie, et au terme de ce voyage initiatique se retrouve sur les lieux de son départ sans s’être réalisé lui-même.

C’est ce même thème du voyageur étranger qui inspira à Fanny Hensel-Mendelssohn (1805-1847) le lied Schöne Fremde (Bel étranger) sur un texte d’Eichendorff composé en 1846, un an avant sa mort. Considérée par ses parents comme la plus douée sur le plan musical, elle entretint avec son frère cadet des rapports d’une profonde tendresse tout au long de sa vie, jusqu’à devenir pour lui plus qu’un exemple, sa véritable conscience musicale dont les avis étaient écoutés et suivis avant tous les autres. Toutefois, Félix fit montre d’un certain autoritarisme à l’égard de sa sœur notamment lorsqu’elle souhaita faire publier ses œuvres. Par ailleurs, son père ne tenait pas à encourager les dons créatifs de sa fille jugés peu compatibles avec ses devoirs d’épouse, de mère et de femme du monde. Félix n’hésita pas alors à reprendre et à faire publier sous son nom, six lieder de Fanny des Opus 8 et 9. Il fallut attendre 1846 pour qu’il daigne lui concéder après d’instantes supplications, l’autorisation de publier ses œuvres. Sa culture impressionnante et son érudition lui permirent de reprendre chez elle, peu après son mariage avec Wilhelm Hensel, peintre attitré à la cour de Prusse, la direction des séances dominicales de musique (Sonntagsmusiken) que ses parents avaient institué et qui devinrent vite un des centres de la vie culturelle de Berlin. On pouvait y rencontrer entre autres Heine, Robert et Clara Schumann, Hegel, Meyerbeer, Liszt, Paganini et Spohr.

Chanteur, pianiste et chef d’orchestre, Carl Loewe (1796-1869) fut surnommé le « Schubert nord-allemand » avec ses quelque 500 lieder bien qu’il ait aussi beaucoup écrit pour les sociétés chorales. Il fut un des rares artistes de l’histoire du chant à se produire en public au cours de tournées, dans les salons princiers comme dans les salles de concerts, tout en s’accompagnant lui-même au piano. Très attaché au romantisme médiéval comme Ludwig Uhland dont il est un peu le pendant musical, il affectionna particulièrement la mythologie païenne allemande, les légendes surnaturelles, les forêts et les étangs peuplés d’elfes et d’ondines. C’est de ce paganisme allemand bien que teinté de mythologie grecque dont il est question dans Ganymed sur un poème de Goethe que Schubert mit également en musique. Im Frühling (Au Printemps) sur un poème de Nikolaus Lenau constitue une nouvelle évocation primesautière du printemps.

Robert Franz (1815-1892) ne commença ses études musicales qu’à l’âge de vingt ans. Ses œuvres entièrement consacrées à la voix, en chœur ou en soliste, avec quelque 350 lieder furent reconnues et appréciées de ses contemporains parmi lesquels Schumann, Mendelssohn, Liszt et Wagner. Atteint de surdité dès 1858, les vingt dernières années de sa vie auraient été difficiles sans l’aide généreuse de ses amis et admirateurs, au premier rang desquels Liszt joua un rôle déterminant. Ses lieder qui ne contiennent aucune violence mettent « en musique des sensations, et non des mots », dégagent une certaine ferveur, une tendresse, feignent une mélancolie visant la tranquillité et la paix.

Béatrice Trichet

http://www.radiofrance.fr/chaines/orchestres/journal/concert/fiche.php?conc=5000007

par **Necrowarrior** Lun 12 Avr 2004 - 19:39

une petite gallerie de Caspar David Friedrich

vous me direz, "rien de païen dans ses toiles"... oui et non, car il est vrai que le mouvement romantique allemand était surtout religieux, mais sa manière de se représenter la religion, même chrétienne, était imprégnée d'européanisme (il suffit de voir les paysages)... et de plus Friederich est LE peintre incontournable de se mouvement... je ne pouvais donc faire l'impasse...

Je vais tâcher d'en trouver d'autres plus païennes

http://www.geocities.com/Area51/2229/Friedrich_cathedral.jpg" alt="" />

http://www.geocities.com/Area51/2229/Friedrich_cemetery1.jpg" alt="" />

http://www.geocities.com/Area51/2229/Friedrich_eldena1.jpg" alt="" />

http://www.geocities.com/Area51/2229/Friedrich_cross.jpg" alt="" />

http://www.geocities.com/Area51/2229/Friedrich_moon.jpg" alt="" />

http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/friedrich/tree.jpg" alt="" />

~~http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/friedrich/friedrich.morning.jpg" alt="" />~~

par **Necrowarrior** Lun 12 Avr 2004 - 20:07

bon, en voilà quelques une qui me semble bien plus dans l'optique annoncée... n'hésitez pas à en poster aussi!

http://persweb.wabash.edu/facstaff/lamarlec/f306/orphee.jpg" alt="" />

http://www.mythicalrealm.com/images2/wild-hunt-odin-arbo.jpg" alt="" />

http://utenti.lycos.it/algar78/thor.jpg" alt="" />

http://www.timelessmyths.com/arthurian/gallery/elaine.jpg" alt="" />

à mettre dans le même sac aussi(?): les gravures de Gustave Doré...

NB: il y a eu une expostion à l'abbaye de Daoulas, sur le fantastique, cette exposition était magnifique, et un livre en a été tiré, avec toutes les peintures photographiées... plus de renseignement:

http://www.abbaye-daoulas.com/

ou plus exactement:

http://www.abbaye-daoulas.com/fr/boutique/fiche.php?session=404120002&
ref=28&
page=5&
empl=3&
prec=24&
suiv=27

par Lun 12 Avr 2004 - 21:11

~~necrowarrior a écrit:~~bon, en voilà quelques une qui me semble bien plus dans l'optique annoncée... n'hésitez pas à en poster aussi!

http://www.mythicalrealm.com/images2/wild-hunt-odin-arbo.jpg" alt="" />

~~http://utenti.lycos.it/algar78/thor.jpg" alt="" />~~

~~Ces peintures ont servi comme cover à des groupes comme Absurd et Bathory.~~

par **Necrowarrior** Lun 12 Avr 2004 - 21:40

Oui, et ce ne sont pas les seuls exemples... Les covers de Falkenbach sont dans cette veine de peinture aussi... Comme je l'ai déjà dis sur un autre forum, un parallèle Black Metal / Romantisme serait très intéressant à traiter en profondeur...

par Lun 12 Avr 2004 - 21:41

Il faut en parler au Big Boss

par Lun 19 Avr 2004 - 0:02

Herbert Draper:

http://www.illusionsgallery.com/draper.html

~~http://www.illusionsgallery.com/icarus-L.jpg" alt="" />~~

par Lun 19 Avr 2004 - 0:06

Edward Robert Hugues:

http://www.illusionsgallery.com/ERHughes.html

http://www.illusionsgallery.com/twilight-fantasy-L.jpg" alt="" />

~~http://www.illusionsgallery.com/Mid-eve-L.jpg" alt="" />~~

par Lun 19 Avr 2004 - 1:27

http://imaginez.net.free.fr/illustrations/agedor/dore/dore.htm

http://imaginez.net.free.fr/illustrations/agedor/dore/divers4.jpg" alt="" />

~~http://imaginez.net.free.fr/illustrations/agedor/dore/divers3.jpg" alt="" />~~

par Mar 27 Avr 2004 - 16:16

aaaaaaah freidrich ce peintre de 1840 est bien entendu mon préféré... je vous invites a regarder mon site (je vous preveisn il n'est pas finis, je n'exelles pas en la matiere) mais tout le site ne contient que de ces peintures, elle sont pour moi les plus representative d'une nature fannée et expressives...

~~[url]~~http://www.ewigewut.be.tf/[/url]

par Mar 27 Avr 2004 - 16:28

~~GefäHrlicH a écrit:~~je vous invites a regarder mon site (je vous preveisn il n'est pas finis, je n'exelles pas en la matiere) mais tout le site ne contient que de ces peintures, elle sont pour moi les plus representative d'une nature fannée et expressives...

C'est vrai que ton site est beau, c'est vrai qu'il n'est pas vraiment complet non plus :wink: , mais en tout cas les pop up sont déjà là eux

par Mer 28 Avr 2004 - 10:23

rhooo je sais dsl... mais c'etais pour montrer les peinture sans avoir a tout reposter... lol dslée

par Jeu 27 Mai 2004 - 2:37

Comme je l'ai déjà dis sur un autre forum, un parallèle Black Metal / Romantisme serait très intéressant à traiter en profondeur...

Oui je me souviens que tu m'en parlais dans un mail. J'essaie de réfléchir la dessus...pas évident peut être faut-il être très renseigné sur l'histoire de l'art. Une chose est certaine le BM n'a rien inventé en ce qui concerne les thèmes de la nature ténébreuse !

par Jeu 27 Mai 2004 - 12:15

J'ai envie de citer George Inness.

http://69.93.167.2/artchive/i/inness/thumb/inness_lake_nemi.jpg" alt="" />

http://69.93.167.2/artchive/i/inness/thumb/inness_alban_hills.jpg" alt="" />

http://69.93.167.2/artchive/i/inness/thumb/inness_passing_clouds.jpg" alt="" />

http://69.93.167.2/artchive/i/inness/thumb/inness_medfield.jpg" alt="" />

~~http://69.93.167.2/artchive/i/inness/thumb/inness_red_oaks.jpg" alt="" />~~

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