Conseils de lecture
+5
Necrowarrior
Septon
DreamSquare
Wrath
9 participants
Page 3 sur 6
Page 3 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
La moustache
La moustache d'Emmanuel Carrère
192 pages - Gallimard
Voilà l’idée de génie sur laquelle s’est basé Emmanuel Carrère pour construire son roman. Les divagations d’un homme qui du jour au lendemain voit sa vie se transformer en enfer, le tout à cause de ce simple geste : se raser la moustache. Entre recherche d’une explication rationnelle et fuite irraisonnée, entre volonté de surmonter l’épreuve et tentatives d’abandon, on suit cet homme en mal de repères dans sa lente descente aux enfers. En effet, comment expliquer une pareille absurdité ? Ce n’est pas tant l’existence antérieure de sa moustache que tout son passé qui est remis en cause : certes on nie le fait qu’il ait un jour possédé une moustache, mais ce sont bientôt tous ses souvenirs qu’il doit reconsidérer. On assiste alors à des réactions terriblement humaines : croyant tout d’abord à une plaisanterie, l’homme tente de se raccrocher à des preuves tangibles, élabore des raisonnements tous plus improbables les uns que les autres pour expliquer ce qui lui arrive, finit par croire à un complot ourdi contre lui, à la folie de sa femme, à sa propre folie… Mais rien n’y fait, l’homme est hanté par cette idée, ne trouve pas d’explication satisfaisante, devient en quelques jours un individu hagard, désorienté, ne sait plus que croire ni qui croire, tente une fuite désespérée à l’étranger, cherche une échappatoire, n’en trouve évidemment pas. Et pendant ce temps la réalité – ou du moins sa réalité – continue de se désagréger autour de lui.
Carrère maîtrise à merveille son sujet, tient le lecteur entre ses mains jusqu’au dénouement… qui n’en est pas vraiment un. Multipliant les fausses pistes, les événement dérangeants, inexplicables et qui resteront inexpliqués, il mène le récit à la manière d’un thriller psychologique, oscillant à la frontière entre réel et imaginaire, raison et folie, lutte et abandon. Le style, très cru, ne ménage pas le lecteur, qui se sent vite mal à l’aise et emprisonné dans la spirale infernale qui s’est déjà emparée du héros. Impossible de lever les yeux du livre avant d’en avoir lu les dernières lignes, qui pourtant ne font qu’accentuer le malaise. Justement, c’est là que réside le point fort de ce roman. L’homme dont l’histoire est narrée n’a pas de prénom. Ou s’il en a un, celui-ci n’est pas révélé. Cet homme pourrait être n’importe qui. Cet homme pourrait même être vous. Et ce n’est pas le point de vue interne adopté par Carrère (avec beaucoup de doigté qui plus est) qui va vous aider à vous défaire de cette désagréable sensation que, tout invraisemblable qu’elle puisse paraître, cette histoire sans queue ni tête pourrait très bien vous arriver.
Une histoire dérangeante, qui va doucement vous emmener aux limites de la folie, de la vraisemblance et du discernement. Nul ne peut ressortir indemne de ce récit, tout parait impossible et pourtant terriblement proche… Sombre et emplie d’une noirceur malsaine, c’est plus qu’un roman, c’est une expérience que l’on vit en lisant ce livre, et la dernière page tournée vous laisse vidé, éreinté après une lecture plus qu’éprouvante, car après tout, vous subissez vous aussi le sort du héros auquel vous vous êtes identifié au fil de ces 200 pages.
Pas étonnant dès lors que Emmanuel Carrère ait décidé d’adapter son livre pour le cinéma, peut-être à même de procurer des émotions encore plus fortes. Toujours est-il que si le film est à la hauteur du livre, nul doute que vous en ressortirez dans un drôle d’état : l’estomac retourné et le cerveau en ébullition.
Re: Conseils de lecture
Cet homme pourrait être n’importe qui. Cet homme pourrait même être vous.
Bon je laisse tomber le rasoir alors
Re: Conseils de lecture
Baalberith- Princeps Romanorum
Re: Conseils de lecture
A noter que je prépare en ce moment une interview de son auteur.
Re: Conseils de lecture
Je vais me le prendre...Merci Morg ...
Re: Conseils de lecture
Bref, j'espère bien me faire publier un jour, mais chaque chose en son temps!
Baalberith- Princeps Romanorum
La Fièvre de la ligne blanche
on m'a dit que ce livre est très mal traduit.
le traducteur est visiblement anglophone, et son français n'est pas naturel, le tout sonne donc super mal.
votre avis?
y'at-il une autre version? et savez-vous ou je peux me procurer ce bouquin pour ta trop cher?
merci.
Re: Conseils de lecture
Re: Conseils de lecture
mais il faut attendre entre 2 et 4 semaines pour l'avoir.
même si c'est mal traduit, je pense que l'objet à un intérêt surtout quand on est fan.
le livre est dispo à la vente sur le site de "Camion blanc.com" à 24€ port compris.
merci pour votre aide.
PS: pour ceux que cela intéresse, la bible satanique de A.Lavey est également dispoà la vente. (traduite en français bien évidemment.)
Ma vie avec Mozart
A recommander absolument en cette année mozartienne!
Re: Conseils de lecture
Re: Conseils de lecture
-
-
-
Je ne sais pas ce qu'il en est de ses autres oeuvres, mais ces trois là ont pour thème central le christianisme et/ou la spiritualité qui en découle.
Re: Conseils de lecture
Résumé :
08 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l’Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d’artiste ? Cette minute là, aurait changé le cours d’une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde. Résumé de l'éditeur
Alternées tour à tour, défilent en effet sous nos yeux deux vies que tout oppose, en fonction de causes initiales radicalement opposées. D'un côté le clochard, le caporal à la Croix de fer, le dirigeant du parti national-socialiste fan de l'opéra wagnérien Rienzi, le dictateur misanthrope dément dont le romancier développe une biographie dûment renseignée. De l'autre, Adolf H., jeune homme soigné par Freud pour ses troubles, peintre de l'école surréaliste du légendaire Montparnasse parisien, ardent défenseur du sionisme…
On passe d'un Adolf à son double comme on verse du rire aux larmes, du sérieux à la plaisanterie, de la paix à la guerre (à noter : une belle symétrie croisée lors des descriptions des ravages de la guerre de 14-18). Au carrefour de ces trajectoires où se rejoignent comédie et tragédie, l'écrivain laisse place à de seyantes définitions philosophiques (pays/nation ;
amour/amitié ;
égoïsme/égocentrisme) qui éclairent dialectiquement la part d'ombre abritée par le cœur humain. En vérité, qu'elle soit "maudite" ou divine, savoir admettre "la part de l'autre" dans la constitution de l'image ou du destin de chacun, c'est toujours privilégier l'ouverture du dialogue par essence démocratique sur le repli du monologue totalitaire. Une leçon que l'humanité (hélas ? tant mieux ?) n'a pas fini de méditer. Frédéric Grolleau Ce texte se rapporte à l'édition .
Baalberith- Princeps Romanorum
Le premier sexe
Date de publication : 02/02/2006
Editeur : Denoël
Prix : 10 Euros
Après des décennies de féminisme triomphant, l'heure du retour des hommes a-t-elle sonné ?
Avec sa verve et son talent habituels, Eric Zemmour dresse le combat accablant de la féminisation des hommes et s'interroge sur leur avenir.
Un livre choc, un éloge de la masculinité à rebrousse-poil de tous les clichés sur les rapports entre les sexes.
À quoi ressemble l'homme idéal ? Il s'épile. Il achète des produits de beauté. Il porte des bijoux. Il rêve d'amour éternel. Il croit dur comme fer aux valeurs féminines. Il préfère le compromis à l'autorité et privilégie le dialogue, la tolérance, plutôt que la lutte. L'homme idéal est une vraie femme. Il a rendu les armes. Le poids entre ses jambes est devenu trop lourd. Certaines féministes se sont emparées de cette vacance du pouvoir, persuadées que l'égalité c'est la similitude.
Aujourd'hui, les jeunes générations ont intégré cette confusion. Les fils ne rêvent que de couple et de féminisation longue durée. Ils ne veulent surtout pas être ce qu'ils sont : des garçons. Tout ce qui relève du masculin est un gros mot. Une tare. Mais la révolte gronde. Les hommes ont une identité à reprendre. Une nouvelle place à conquérir. Pour ne plus jamais dire à leurs enfants : «Tu seras une femme, mon fils.»
Re: Conseils de lecture
Baalberith- Princeps Romanorum
La Tranchée
La Tranchée - Tome 1
de Eric Adam, Virginie Cady et Chritophe Machetti
Date de publication : 15/02/2006
Editeur : Vents d’Ouest
Pages : 48
Prix du livre : 13 Euros
L'offensive débute, les bombes pleuvent sur les tranchées. Porteur d'un message pour l'Etat-major, Sauveur est contraint de se réfugier dans un abri de fortune. Le spectacle qui l'attend est surprenant. Un groupe d'hommes s'est massé autour d'un cadavre. Un soldat gît dans la boue, un poignard planté dans le dos. Son instinct de policier resurgit aussitôt ! Sauveur s'accroche à ce crime comme un noyé à une bouée, se lançant dans une enquête frénétique. Avec le fol espoir d'oublier l'horreur qui l'entoure, il se jette à corps perdu dans le défi qu'il s'est lancé. Sans relâche, Sauveur traque une vérité qui semble déjà n'intéresser plus personne.
La guerre 1914-1918, comme sa triste cadette des années 1940, fera toujours recette. Au cinéma, en littérature ou dans la bande dessinée, chaque année apporte son lot de travaux plus ou moins réussis sur le sujet. Derrière sa superbe couverture, cette 'Tranchée', elle, se démarque. D'abord par son point de départ : le meurtre d'un poilu dans un abri au coeur d'une tranchée. Un enquêteur arrive par hasard, le cadavre est encore chaud. Le coupable est un des poilus qui est dans la pièce. Un huis clos, des suspects qui ont tous un mobile, pas de véritable indice matériel, pour un peu on se croirait dans un roman d'Agatha Christie. Mais ici, l'ambiance est différente. Ambiance silencieuse, oppressante, ambiance de condamnés. Christophe Marchetti, le dessinateur, nous peint des gueules qui nous sont presque familières : massifs, bourrus, moustachus, violents, désespérés, croyants ou trop jeunes pour se battre, sa galerie de personnages est très réussie. Unis par le sang, par la peur et la haine, les poilus se taisent. Une bataille interrompt alors l'enquête, et les images, plus traditionnelles, des combats refont surface. Mais là encore, l'album sait rester original. Par son dessin d'abord : monolithique, ocre, aux traits épais et sûrs, cadré par une mise en page dépouillée. Il ne fait pas dans le grand spectacle, ce qui le rend encore plus frappant. Le peu de bulles rajoute au silence pesant et menaçant qui règne. La folie qui guette Sauveur, personnage central de l'album, donne à cette fin de tome une profondeur morbide. Il nous tarde de lire la suite.
Re: Conseils de lecture
je suppose qu'on peut se le procurer sur Amazon.fr non?
Re: Conseils de lecture
Darken_Face a écrit:je suppose qu'on peut se le procurer sur Amazon.fr non?
Yep !
Re: Conseils de lecture
Cela dit le sujet est d'actualité, il n'y a qu'à faire un tour en exterieur de préférence en zone urbaine pour s'en rendre compte...
Re: Conseils de lecture
Temenih a écrit:Grosse promo commerciale autour de ce bouquin si je ne me plante pas...
Cela dit le sujet est d'actualité, il n'y a qu'à faire un tour en exterieur de préférence en zone urbaine pour s'en rendre compte...
Exact, je l'ai récemment vu intervenir dans une émission télévisée littéraire, il tient parfois des propos détonnants et étonnants...
Rembrandt
Rembrandt
De Christopher Wright
Date de publication : 22/3/2006
Editeur : Citadelles &
Mazenod
Pages : 360
Prix du livre : 174 Euros
Traduit de l’anglais par Paul Alexandre
Cette étude est la première depuis de longues années qui traite de l'ensemble de la production peinte de Rembrandt. L'auteur a vu la quasi-totalité des oeuvres ici inclues ;
cette vision, alliée à l'étude de la vaste documentation existante sur l'artiste, lui a permis d'arriver à une définition très précise de son travail. Le texte s'ouvre par une large introduction sur les Pays-Bas à l'époque de Rembrandt, replaçant ce dernier dans son contexte. L'originalité de l'ouvrage réside dans l'approche adoptée par Christopher Wright : les oeuvres sont réparties en fonction de leur thème et traitées ensuite selon un ordre chronologique. Le lecteur peut ainsi s'imprégner pleinement du mystère des peintures religieuses, de la magie des paysages, de la profonde humanité qui se dégage des autoportraits, si appréciés de nos jours, ou de la virtuosité des portraits de la bourgeoisie néerlandaise. A travers l'abondante sélection des illustrations en couleurs, chefs-d'oeuvre et tableaux méconnus s'équilibrent harmonieusement. Débarrassé des nombreuses interprétations psychologiques ou romantiques qui troublent la perception que l'on peut avoir de son art, c'est un Rembrandt nouveau qui apparaît.
Page 3 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Sujets similaires
» Les films d'horreur
» Des indo-européens
» Que lisez-vous en ce moment ? (Livres)
» Que lisez-vous en ce moment ? (Livres)
» Des indo-européens
» Que lisez-vous en ce moment ? (Livres)
» Que lisez-vous en ce moment ? (Livres)
Page 3 sur 6
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum