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La gente féminine dans l'Europe des Temps modernes

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La gente féminine dans l'Europe des Temps modernes Empty La gente féminine dans l'Europe des Temps modernes

Message par  Mer 19 Avr 2006 - 17:57

La condition des femmes sous l'Ancien Régime est en effet un sujet très passionnant que j'ai pu approfondir par la lecture d'un des livres de la série "Histoire des femmes", en l'occurence celui couvrant la période du XVIe au XVIIIe. Voici pour les intéressés un résumé de cette oeuvre qui poursuit les choses là où les avait laissé le topic sur "l'accouchement...".



Une femme est une fille, une soeur, une épouse et une mère, un simple appendice de la race humaine.

R. Steele retranscrit bien par cette citation les conceptions de son temps;
à savoir que la place de la femme sous l'Ancien Régime se définit avant tout par son rapport à l'homme au profit d'une unité jugée plus importante que l'individu: la famille.



I/ Le travail et la famille



Le travail. Dans l'Europe moderne, une jeune fille de bonne famille doit dans une première partie de sa vie obéissance à son père jusqu'au mariage où;
dès lors, l'autorité passe aux mains du mari. Avant cet événement charnier, le père négocie une dot avec le fiancé ayant pour but de faciliter l'établissement du couple ainsi que la tâche du futur mari qui va être de s'occuper du bien-être de son épouse. Toutefois, ce modèle social populariser par le théâtre comique du XVIIe siècle (Molière...) ne doit pas faire ombre à la réalité plus rude chez les couches populaires et surtout rurales.

Dans les familles humbles, les jeunes filles devaient souvent travailler pour subvenir aux besoins du foyer et pour épargner en vue de financer une partie leur future dot. Elles commençaient en général dès douze ans en proposant leur service à la ferme. Lorsque ce n'était pas possible, le travail en ville représentait une autre solution. Une jeune fille pouvait avant tout servir comme domestique. Alors que les familles les plus modeste se contentaient d'employer une "bonne à tou faire", les demeures les plus riches comprenaient de nombreuses servante exerçant des fonctions spécialisées et hierarchisées. En revanche, l'alternative la plus prisée restait le travail à la maison quand les parent vivaient d'un artisanat. Dans tous les cas le salaire était très bas, la besogne pénible et les risques de se faire mettre à la rue réels. Dans ces condition, beaucoup finissaient par se prostituer.

La jeune femme rentrait au foyer familial aux environs de ses vingt ans pour de se marier.

Le mariage. Le mariage après le concile de Trente devint une forme de légalisation morale de la vie de couple. Si il n'était pas contracté avec l'accord des parents il entrainait l'exhérédation systématique de la jeune mariée. On envisageait plus cette alliance pour ses enjeux socio-économiques, c'est pourquoi les mariages étaient le plus souvent contractés au sein des mêmes milieux professionels.

Les rôles des deux époux étaient complémentaires: le mari, responsable juridique du foyer, devait payer les impôts et assurer la survie de son épouse;
celle-ci contribuait en revanche à la gestion des affaires domestiques et au soin des enfants.

Mariée une femme pouvait toujours travailler si nécessaire. On trouvait dans les villages des couturières, sages-femmes, fermières... et dans les villes des marchandes, boutiquières, tenancières... le plus souvent liées à l'activité professionelle de leur mari. D'ailleurs en cas de maladie ou d'absence de ce dernier, la femme devait pouvoir assurer une subsistance minimum au reste de la famille.

La maternité. Une vision dychotomique de la société d'Ancien Régime séparait les clercs, chargés d'assurer le salut du peuple, des laïc, chargés perpétuer l'espèce en procréant. Ainsi, dans les mentalités modernes, le rôle primordial de la femme était avant tout celui d'enfanter.

La maternité était une période de vulnérabilité marquée par la mort. Les nombreuses grossesses (jusqu'à vingt) s'avéraient accablantes si elles n'étaient pas déjà meurtrières. Parallèlement, l'enfance était touchée par un taux très élevé de mortalité infantile.

La mère allaitait son enfant jusqu'à son sevrage où elle prenait alors le rôle d'une éducatrice. C'est ainsi qu'elle transmettait son expérience domestique à ses filles (cuisine, couture, voir morale religieuse dans certains cas). la boucle était ainsi bouclée.

Le veuvage représentait dans certains cas une forme d'émancipation, mais il était mal vu (on encourageait plus les veuves à entrer au couvent) et difficile à envisager d'un point de vue économique.

Ainsi pour la femme des Temps modernes: sans soutient familial, pas d'issue à espérer.



II/ Corps, apparence et sexualité



Alors que la Renaissance avait été marqué par la redécouverte du nu, on assiste au début du XVIe siècle à un retour en force de la pruderie s'accompagnant d'une vague de misogynie ambiante (voir misogamie) confortée par l'Eglise du concile de Trente et la situation politique (Catherine de Médicis...).

Hygiène personelle Tout d'abord, les eaux et les bains publics suscitent une crainte: celle d'attraper une épidémie comme la peste ou la syphilis en plein essor depuis l'Italie. Ces lieux souvent liés à la prostitution sont aussi évité par peur de contracté la "grossesses des bains" (et oui les femmes de l'époque pensaient pouvoir être fécondés pas le sperme errant dans les eux usées!) ou tout simplement parceque l'on pensait que la baignade affaiblissait (les humeurs du corps étaient censées se déverser par les pores dilatées de la peau). Ce phénomène entraina la fermeture de nombreux établissement publics au profit d'une nouvelle pratique: l'hygiène à sec.

C'est à ce moment là qu'apparurent des éléments de substitution distinguant les hautes classes tels que le parfum, la poudre, la perruque, véritables symboles de la noblesse moderne.

On considérait par ailleurs que le linge blanc rendait propre, d'où l'essor des chemises en lin et en soie.

La beauté Les canons de la beauté du XVIe siècle différaient déjà considérablement de ceux du Moyen Age. La minceur et le naturel laissèrent la place à la rondeur et au maquillage, synonymes d'opulence. Contrairment à l'époque médiévale, le beau ne fait plus peur, il n'est plus synonyme de vice, mais de "bonté" alors que la maigreur et le teint sombre sont les caractéristiques de la vile populace travailleuse.

Des ouvrage sur la beauté circulent grâce à l'imprimerie et diffusent de nouveaux critères: blancheur, cheveux clairs, gran front, poitrine ronde, lèvres et joues rouges constituent les nouveaux traits de l'aristocratie féminine.

Les artifices cosmétiques entâment une nette expansion. Les femmes découvrent les joies de la poudre, du parfum, des fards et des pommades. Toutefois certains d'entre eux ont parfois des effets très nocifs qui ne correspondent pas toujours au résultat escompté (noircissement des dents, dégradation de l'épiderme...).

Amour et sexualité Le renouveau religieux que connait le XVIe siècle entraine une valorisation de la chasteté et de la pudeur. Les peintures dissimulent désormais les zones corporelles interdites par de chastes drapés;
la Renaissance semble déjà loin... Le regard porté sur la femme n'évolue pas: elle reste cette tentatrice satanique marquée par la faute d'Eve, pécheresse dont elle descend en droite ligne et son sexe inspire plus que jamais l'interdit. Ces thèses cléricales sont notamment appuyés par la diffusion de la syphilis (par voie génitale pour les ignares) qui passe pour un châtiment divin.

La sexualité permise EST conjugale, ou n'EST PAS. Elle ne vise d'autre part qu'à la procréation, ou dans des cas extrêmes, à soulager le mari de ses passions impures.

L'interdiction d'avoir un rapport sexuel avant le mariage contribue à un essor de la masturabation (et oui...) et à un développement des pratiques sexuelles préconjugales modérées comme le "bundling" britannique.

La sensualité dans le domaine sexuel est considérée comme étant l'apanage de la maitresse car elle est censée entrainer une mauvaise progéniture. On favorise d'un autre côté la pratique de position réputées pour être plus féconde (missionaire...) alors que certaines autres (more canino, mulier super virum) sont blâmées. L'Eglise distingue quatre péchés sexuels: le coït interrompu, l'homsexualité (la sodomie étant considérée comme une "semi-homosexualité"), la bestialité (ne me demandez pas ce que s'est...) et la bien-aimé masturbation! Sans oublier que l'adultère est interdit pour les femmes mais toléré pour les hommes. On préfère donc faire passer une grossesse illégitime pour un viol.

Le remariage était pratiqué et autorisé car la différence d'âge entre les conjoint entrainait souvent une mort prématurée du mari. Souvent quand un remariage était jugé indigne, les jeunes gens de la communauté organisaient des charivaris pour protester, et ils finissaient souvent par des violences.



La femme belle



Sous l'ancien Régime, la beauté avait une influence sur la vie. En attirant la perception d'autrui, elle était un facteur de distinction sociale;
mais faisait aussi de la belle femme une proie potentiel pour des séducteurs mal-intentionnés. En revanche la femme laide ne bénéficiait pas de considération et n'espérait pas qu'un mariage l'élève de sa condition. Bref, l'évolution de la mode féminine tendait plus vers l'ostentation.

La femme belle était au centre des productions littéraires et artistiques. Sa splendeur fascine en ce qu'on la reconnait comme étant un symbole de l'identité féminine (les femmes laides perdent donc en quelque sorte leur identité sexuelle).

Toutefois, ça grace et présentée comme éphémère par art pictural à consonnance religieuse. Les vanités ne cessent de la représenter au cotés de symboles (crânes...) signifiant la futilité des apparences devant la mort. Seul le spirituel est éternel.

Par ailleurs, la femme belle est supectée de bêtise.



III/ Une fille à éduquer



L'émergence d'un soucis. A l'aube des Temps modernes, plusieurs phénomène concourent à l'emergence d'un nouveau soucis. L'Humanisme et la Réforme sont deux mouvement de pensée étant plutôt favorable à une amélioration de l'instruction des femmes, et la Contre Réforme voit en elles le moyen de faire passer la bonne parole à des éducatrices en puissance, des bonnes mères chrétiennes.

Dans le milieu littéraire, certains concoivent leur potentiel intellectuel, d'autre non. Poullain de La Barre publie d'ailleurs De l'égalité des sexes.

On assiste donc dans l'ensemble à un développement des institutions scolaire pour les filles. A la fin du XVIIe siècle, on reconnait déjà la nécessité de leur instruire la trilogie lire-écrire-compter et surtout la religion alors que les discipline abstraites (philosophie...) reste l'apanage des hommes.

Les lieux de l'éducation La maison est le premier lieu de l'éducation d'une fille. Elle y apprend comme nous l'avons vu à mener à bien la gestion des affaires domestiques. Certaine mère aisées se déchargent de leur devoir d'éducatrice en employant un maître (précepteur).

Mettre une fille au couvent coûte cher et n'est pas dans les moyens de toutes les familles. Le recourt au cloitre et bien souvent une forme de punition pour les fille de bonne maison s'étant mal conduites.

Les pensionnats laïcs sont des établissements privés qui inculquent surtout les apparences pour permettre réussir en société.

Mais se sont surtout les petites écôles qui drainent la majorité des élèves, gratuite ou payante. Elle connaisse un net essor grâce au développement parallèle des congrégations enseignantes. Des écôles pour filles voient le jour pour éviter la mixité dans les écôles pour garçons.

Savoirs et savoir-faire. Le savoir acquis dans ces établissements reste limité à cause de la briéveté du temps de séjour qui exclu de suivre un cursus digne de ce nom. D'autre part, la gamme des connaissances proposés se borne à l'essentiel et l'instruction religieuse déborde largement sur les autres disciplines telles que l'écriture et la lecture. Quant à l'exercice du fil et de l'aiguille, il est avant tout censé donner le goût du travail.

Il va donc de soi que l'alphabétisation des garçons reste nettement supérieure.



Les chrétiennes des Temps modernes



Depuis le Moyen-Age, les premières "semi-religieuse" aparaissent avec la découverte chez les femmes laïc de la dévotion par l'abstinence. Ces femmes entre ciel et terre mène à un phénomène de féminisation de la culture spirituelle, voir, à des comportements mystiques. Elles prônent le retour à l'antique modèle chrétien, fait d'amour du prochain, contre un modèle ecclésiastique centralisé tendant à durcir les rapport entre clergé et fidéles. Certains ordres (francisquainsn jésuites) acceptent souvent de collaborer avec elles. Ces veritables "jésuitesses" mènent par ailleurs souvent des activités pastorales, prêchent et organisent l'aide aux pauvres. D'autres comme Antonia Negri sont réformatrice et vont jusqu'à critiquer le Saint-Siège.

Le renouveau des cultes de la Vierge Mère et vierges martyres de l'Antiquité tardive favorise l'extension de ce phénomène qui trouve de nouveaux modèles de sainteté à imiter. Beaucoup de femme aisés pratiquent le matronage en accord avec le principe d'amour du prochain.

Celles qui cherchent la perfection spirituel entrent au couvent, institution tendant de plus en plus à devenir un lieu de diffusion de l'idéal de sainteté de la Contre Réforme.

Le désir irrésistible de contact plus intense avec le divin, l'idée d'entretenir un lien presque charnel avec le Christ, mène à un développement du mysticisme chez les femmes qui se traduit par un aspect nuptial du rapport spirituel avec Dieu recherché dans le rapport temporel avec l'être aimé.

Isabella Berinzaga concevait une spiritualité mystique si proche du divin qu'elle prônait une passivité totale et un mépris du monde terrestre. Cette menace pour le monde clérical et l'ordre social suscita de plus en plus de méfiance. Bien que beaucoup de prêtre appréciaient l'aide fournie par les semi-religieuses, les autorités ecclésiastiques centrales s'indignaient d'une telle interraction féminine et accusaient les mystiques de pratiquer des rites surnaturels (rumeurs de culte de la fécondité à dormir debout où lors de messes noires, l'on communiait avec le sperme du prêtre mélangé aux muqueuses vaginales des bonnes soeurs..).

Bref, dès le XVIe s'amorçait déjà un phénomène social qui allait perdurer à travers les siècles: la femme se montrait plus proche de l'Eglise que l'homme.



IV/ La femme "au politique"



Les niveaux d'intervention. Sous l'Ancien Régime comme dans la plupart des sociétés pré-contemporaines, la femme reste écartée des affaires extérieures qui sont dévoluent à l'homme.

Le domaine militaire reste par essence masculin. Nonobstant, des modèles de guerriers en jupon tels que Jeanne D'Arc ou plus généralement les Amazones encourage des femmes à se travestir en homme pour entrer dans l'armée.

De même, le domaine judiciaire exclue les femmes des tribunaux et l'administration publique ne comprend des femmes que dans le milieu hospitalier.

En revanche, des femmes de hautes lignée sont présentes au niveau politique. Certaines sont reines régnantes comme Elisabeth d'Angleterre. Cependant, la loi salique en France ôte au femmes la possibilité d'accéder au trône. Dans ce cas là, elles donnent une progéniture masculine au roi qui est indispensable à la perpétuation de sa dynastie.

D'autres femmes sont régentes, comme Catherine de Médicis, ou tout simplement influentes grâce aux réseaux de clientèle qui traversent la cour. C'est ainsi que Marie de Gournay prit part au débat politique sur le tyrannicide après l'assassinat d' Henri IV, ce qui aurait été inconcevable pour bien d'autres.

Des formes de présence politique. Certaines femmes jouaient un rôle dans leurs assemblée provinciales, mais prirent jamais part à la rédaction de cahier de doléances.

La littérature pamphlétaire qui connu un essor après les guerres de Religion connu aussi beaucoup d'"écrivaines".

On aperçut par ailleurs beaucoup d'entre elles passer à l'action lors des grandes révoltes populaires et nobiliaires du XVIIe siècle. Certaines furent frondeuses, d'autres de condition plus modeste émeutières.

Les sources mentionnent aussi l'existence de pétitionnaires qui s'indignait du fait que le droit de vote leur soit interdit et que l'on pense que leur intérêt soit forcément ceux de leur mari.



La présence des femmes, écartée des charges officielles, était donc plus occulte que concrète dans le domaine politique. Elle traduisait bien leur place de second ordre dans la société de l'Ancien Régime.



A suivre.
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Message par Necrowarrior Mer 19 Avr 2006 - 21:12

beau travail, je suppose que tu ne l'as pas rédigé uniquement pour le forum? ;
)
Necrowarrior
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Message par  Mer 19 Avr 2006 - 21:49

beau travail, je suppose que tu ne l'as pas rédigé uniquement pour le forum?
Code:
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Perspicace... Non il s'agit avant tout d'une lecture perso, j'ai juste pris des notes donc autant en faire profiter les autres (en plus ça me permet de réviser).<e>
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